En animant sa conférence de presse dans sa résidence Jean-Marc Kabund n’imaginait sûrement pas la suite des événements de cette manière, si cela n’était pas prémédité, il doit être dépassé par la tournure des événements. L’ex président ad intérim de l’UDPS a chargé son ancien parti au pouvoir des injures et diffamations, « le régime Tshisekedi brille par l’incompétence notoire et la mégestion institutionnalisée, caractérisée par l’insouciance, l’irresponsabilité la jouissance et la prédation au sommet de l’Etat.» a dit Jean-Marc Kabund. Son sort est désormais entre les mains de l’Assemblée nationale, le procureur général près la cour de cassation a adressé vendredi un réquisitoire à l’Assemblée nationale aux fins d’ouvrir une instruction judiciaire à son encontre. Le procureur Mumba retient à charge du » tout nouveau président de l’alliance pour le changement » plusieurs griefs notamment injures publiques, imputation dommageable, outrage au Chef de l’Etat et propagation des faux bruits.
Les élus du peuple étant en vacances parlementaire, c’est au bureau de la chambre basse du parlement que revient la mission d’examiner ce réquisitoire. Le bureau pourrait répondre favorablement à cette requête du parquet général près la cour de cassation au regard de sa dernière position après la sortie de l’initiateur de l’alliance pour le changement. En une semaine, la succession des évènements pourrait conduire Jean Marc Kabund de sa somptueuse villa de Kingabwa dans la commune de Limeté vers une cellule dans l’enceinte de la prison de Makala.
Pour mieux cerner cette saga sur Jean Marc Kabund, il faut retracer le cours des évènements. Tout débute le lundi 18 juillet lorsque l’ancien président ai de l’udps décide de briser le silence après son exclusion du parti présidentiel. Une sortie médiatique où l’ancien premier vice président de l’Assemblée nationale ne ménage pas le Président de la République et son régime. Jean Marc kabund qui se présente désormais comme opposant à Félix Tshisekedi demande à la population de chasser le fils du sphinx du pouvoir en 2023. Comme il fallait s’y attendre, les réactions n’ont pas tardé. Pour le parti présidentiel, Jean Marc kabund est un menteur. Selon le secrétaire général de l’udps, l’homme de kingabwa n’a pas dit la vérité sur les raisons de son exclusion du parti, « Jean-Marc Kabund ne vous a pas dit la vérité. Il a dit beaucoup de contrevérités », avait répondu Augustin Kabuya après la sortie médiatique de Jean Marc Kabund.
Il reviendra à la charge lors de son adresse aux militants de l’UDPS sur ces termes : «Jean Marc Kabund n’avait aucune fonction publique dans sa vie. Il s’est vite retrouver vice président au sein de l’Assemblée nationale. Il a été seul à sélectionner 90 % des collaborateurs du Chef de l’Etat et la totalité des membres du parti au gouvernement. A les qualifier de stagiaires, soit qu’il les avait sélectionner à dessein, pour nuire au mandat de L’UDPS et de son excellence Monsieur le Président de la République à la tête du pays, soit qu’il était lui-même d’une incompétence caractérisée qu’il ne les avait pas su stagiaires».
L’entrée de la chambre basse du parlement dans ce débat n’apporte pas d’accalmie. Dans un communiqué , le bureau de l’Assemblée nationale dénonce les propos de l’élu de Mont Amba et ouvre un dossier disciplinaire en son encontre. La chambre basse du parlement avoue dans son communiqué que Jean Marc Kabund a violé le devoir de réserve auquel il est « astreint en tant qu’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, doublé de la qualité de président a.i d’un parti politique important au sein de la majorité parlementaire, à savoir l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), au sens des articles 1er, 4,14,16 et 19 du décret-loi n°17/2002 du 3 octobre 2002 portant code de conduite de l’agent public de l’Etat». Selon le même document signé par le rapporteur Colette Tshomba il est souligné que « Tout au long de cette conférence de presse, relève le bureau de la Chambre basse, les propos de Jean-Marc Kabund ont versé intentionnellement dans des contre-vérités et des mensonges grossiers. D’ailleurs, nulle part, un plan de glissement de 2 ans n’a été concocté, si ce n’est que dans la fantasmagorie de Jean-Marc Kabund».
Le concerné va choisir un média international pour réagir, invité de RFI, Jean Marc kabund considère la position de l’Assemblée nationale comme une preuve de désacralisation de cette chambre du parlement : « il faut considérer la démarche comme l’expression d’une panique ou d’une peur. Cela démontre que l’Assemblée nationale est désacralisée, elle est devenue une caisse de résonnance dans laquelle on assiste tout simplement à des scènes de règlement de compte, » a déclaré l’ancien vice premier président de l’Assemblée nationale. Jean Marc Kabund s’interroge en sus : « Je voudrais savoir quelle disposition donne le pouvoir au bureau de l’Assemblée nationale d’ouvrir un dossier disciplinaire à l’endroit d’un député. Et savoir aussi quel député aurai subi la même procédure que moi, ou je suis le premier…. C’est un non-événement » a-t-il laissé entendre.
Ces mots sont peut-être la goutte qui a fait déborder la vase. Faire taire jean Marc kabund serait il l’a bonne option pour le pouvoir en place qui ne cesse créer des mécontents en interne depuis son avènement, des fidèles alliés tournent tour à tour le dos en dénonçant plusieurs pratiques qui vont à l’encontre des idéaux du parti et de la longue lutte pour le pouvoir prônés par les tshisekedistes.
Au mois de janvier, l’ancien secrétaire général puis président intérimaire du parti au pouvoir UDPS, Jean Marc Kabund avait été accusé d’escroquerie, corruption et extorsion, avant d’être exclu du parti. Fin mars, il avait officialisé sa démission de Premier vice-président de l’Assemblée nationale, mais gardé son poste de député.
La Rédaction