Lors d’un meeting populaire à Bandundu, dans la province du Kwilu, le Vice-Premier ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, a accusé l’ancien président Joseph Kabila d’être le véritable instigateur de la milice Mobondo, responsable de violences meurtrières dans l’ouest de la République démocratique du Congo. Cette déclaration intervient après que le président Félix Tshisekedi a lui-même pointé du doigt Kabila comme étant derrière l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa.
« Joseph Kabila est le cerveau derrière tout cela »
Dans son discours, Jean-Pierre Bemba a rappelé que la coexistence entre les tribus du Grand Bandundu n’avait jamais été marquée par de tels affrontements interethniques avant l’apparition de la milice Mobondo.
« Depuis que je connais le Grand Bandundu, jamais deux tribus vivant ensemble ne se sont entre-tuées de cette manière. Lorsque j’étais ministre de la Défense, nous avons arrêté ces hommes, nous les avons regroupés et ils ont tout avoué. Ils ont cité le nom de l’ancien président Joseph Kabila. Il est le cerveau derrière tout cela, dans le but de déstabiliser Kinshasa. »
La milice Mobondo est née d’un conflit foncier entre les communautés Téké et Yaka dans la province du Maï-Ndombe. Ce différend a donné lieu à de nombreuses exactions, causant des morts, des blessés et un déplacement massif de populations.
De l’ouest à l’est : une même stratégie de déstabilisation ?
Jean-Pierre Bemba a également repris les accusations formulées par Félix Tshisekedi, affirmant que Joseph Kabila, après avoir échoué à déstabiliser l’ouest du pays, s’attaquerait désormais à l’est avec l’appui du Rwanda.
« Après avoir échoué dans le Grand Bandundu, il s’attaque désormais à l’Est. Avec le soutien du Rwanda, il crée l’insécurité pour piller nos richesses. Nous ne pouvons pas accepter cela. Vous devez dire non pour que ces choses cessent. Rangez-vous derrière le chef de l’État pour mettre un terme aux souffrances de nos frères de l’Est. »
Alors que la province du Maï-Ndombe, notamment Kwamouth, a été ravagée par la violence, l’Église catholique avait déjà dénoncé l’existence d’une « main noire » derrière ce conflit.
Si Jean-Pierre Bemba met en cause Joseph Kabila, l’identité du véritable commanditaire de la milice Mobondo reste floue et continue de diviser l’opinion publique.
Emille Kayomba


