La journée du 1er mai est aussi l’occasion de faire valoir les revendications des travailleurs face aux gouvernements, mais aussi au patronat. Tout a commencé en 1884 quand les syndicats américains décident imposer au patronat un délai de deux ans où le système de 8 heures de travail sera obligatoire sur l’ensemble du territoire.
Nous sommes à l’époque où le monde vient de connaître la révolution industrielle, traînant dernière elle une forte demande des mains d’œuvre dans les secteurs minier, manufacturier, de construction et bien d’autres. Les syndicats des travailleurs américains étaient entrés en revendication afin d’obtenir la journée de huit heures ou la revendication des travailleurs de ne travailler que 8 heures du temps maximum pendant la journée. Ils avaient choisi le 1er mai, car cette date correspondait alors au premier jour de l’année comptable des entreprises. Un jour où les contrat de travail arrivaient en termes, d’où le concept de mouving day.Finalement, le 1er mai 1886, 200.000 travailleurs américains avaient obtenu la journée de huit heures, mais pas les autres, entraînant de grandes mobilisations partout dans le pays et de violents affrontements à Chicago où la grève s’est prolongée.
Trois ouvriers avaient été tués le 3 mai et avec les mouvements qui se succédèrent, une bombe lancée le lendemain sur les policiers avait fait 15 morts. Un fait qui a donné suite à une procédure judiciaire qui fait que Huit anarchistes furent arrêtés, quatre furent pendus, le 11 novembre 1887, avant d’être innocentés puis réhabilités publiquement en 1893. Après ces évènements, l’idée d’une journée annuelle de revendication est aussi apparue en Europe, et validée lors du Congrès de la IIe Internationale socialiste en 1889, à Paris.
Le premier 1er mai se déroule en 1890 en France, avec comme revendication, là encore, la journée de huit heures, symbolisée par le port d’un triangle rouge à la boutonnière. C’est ainsi que la journée s’est établie presque partout dans le monde comme journée chômée et payée en France en 1948. Les États Unis d’Amérique et le Canada par exemple commémorent la journée le premier lundi du mois de septembre et le Royaume-Uni uni le premier lundi du mois de mai.A ces jours, il y a même un grand débat entre d’un côté, ceux qui pensent que cette journée doit être une fête, une position épousée plus par les autorités étatiques; et de l’autre, ceux qui pensent que cette journée n’a rien de fête, que la commémoration des combats de ces grévistes tués a Chicago, mais aussi une journée de réflexion autour des conditions de vie et de travail des employés, une position plus syndicaliste.
Emille Kayomba