Le ministère de la Justice en République Démocratique du Congo a décidé de frapper fort. Face à la montée des soupçons de corruption et au développement de circuits parallèles, le garde des sceaux, Guillaume Ngefa, a annoncé la suspension temporaire de la délivrance de plusieurs documents administratifs essentiels, dont le certificat de nationalité.
Durant une période de cinq semaines, les services du ministère ne délivreront plus certains documents jugés sensibles. Sont concernés : les certificats de nationalité, les permis de culte, les actes de reconnaissance de la personnalité juridique, et d’autres documents relevant du ministère. Cette mesure, présentée comme exceptionnelle, vise à remettre de l’ordre dans un système miné par des pratiques illégales.
Le ministre Guillaume Ngefa a dénoncé l’existence de « dysfonctionnements graves », allant de la corruption au trafic de documents en passant par la création de réseaux parallèles. Autant de dérives qui fragilisent la crédibilité de l’administration et portent atteinte aux citoyens qui doivent recourir à ces documents pour leurs démarches officielles. Pour restaurer la confiance, le ministre a promis le lancement d’une enquête approfondie ainsi qu’un audit interne. L’objectif : identifier les responsables, sanctionner les coupables et mettre en place des mécanismes durables pour garantir la transparence et l’intégrité des services publics.
Parmi les documents suspendus figure le permis de culte, instauré récemment par l’ancien ministre Constant Mutamba. Destiné à encadrer les communautés religieuses et limiter les dérives dans un secteur marqué par de nombreux scandales, ce document avait déjà suscité de vifs débats dans le pays. Sa suspension, dans ce contexte, ouvre la voie à de nouvelles interrogations sur l’avenir de cette réforme.
Cette suspension, bien que temporaire, constitue un signal fort dans la lutte contre la corruption administrative. Mais elle soulève aussi des inquiétudes : comment garantir aux citoyens un accès rapide et régulier à ces documents une fois la suspension levée ? La balle est désormais dans le camp du ministère, qui devra prouver que cette pause n’est pas une simple annonce, mais bien une étape vers une justice plus transparente et plus crédible en RDC.
La rédaction de b-onetv.cd
