Kinshasa s’apprête à accueillir ses premières pluies dans une urbanisation désintégrée, un environnement pollué avec les déchets et des travaux publics lancés pendant la dernière saison sèche, pour la plupart inachevés. Les habitants de la capitale redoutent des scènes des innondations devenues récurrentes, surtout les riverains des grandes artères et des rivières qui traversent les quartiers populaires de la mégalopole. Quelle est l’état de lieu urbanistique de la ville de Kinshasa ? Quels sont les chantiers en cours et les ouvrages construits dans le cadre justement d’éviter à la capitale comme dans le passé, les drames de pluies ? Qu’est-ce qui manque à Kinshasa pour être classée parmi les villes durables et futuristes ?
Selon les estimations, Kinshasa atteint approximativement 15 millions d’habitants concentrés entre les communes de Maluku à l’Est, Mont-Ngafula au Sud-Ouest et Gombe au Nord. La capitale est serpentée par le majestueux fleuve Congo, arrosée par les rivières Ndjili et Kalamu au Centre et aromatisée par les paisibles eaux de la rivière Nsele. Mais Kinshasa a le malheur d’être bâtie sur une plaine marécageuse et alluviale dont l’altitude varie entre 275 et 300 m, ce qui rend la ville vulnérable aux fortes précipitations. Ses quelques collines d’une altitude allant de 310 m à 370 m sont excentrées à Mont-Ngafula, Ngaliema, les plateaux de kimwenza et de Binza.
Sur le plan environnemental, Kinshasa c’est un catastrophe écologique. Selon un rapport de 2018 de la Régie d’assainissement de Kinshasa, la capitale produit 90 000 tonnes d’ordures ménagères par jour, dont seulement 20 000 tonnes sont collectées au quotidien, faute de moyens. Avec ses sols de types tropicaux, développés sous l’action d’un climat chaud et humide, la surface est recouverte de plus ou moins 6 milions de tonnes de déchets non biodégradables, dont les plastiques, qui empêchent la pénétration rapide des eaux de pluie. La capitale de la RDC, c’est aussi des tonnes de bétons qui coulent dans les chantiers immobiliers qui se multiplient dans les quartiers commerciaux et résidentiels, réduisant de plus en plus des espaces au ruissellement des eaux.
D’où le lien entre innondations, mauvaise gestion des déchets et l’urbanisation anarchique se consolide au fur à mesure qu’il y a absence des politiques publiques durables. Le programme Kin Bopeto que tout le monde attendait de tout les vœux n’a rien changé de l’image de la capitale et du rang qu’elle occupe, classée l’une des dernières villes les plus sales de l’Afrique. Il faut craindre avec les masses d’eaux qui tombent chaque année sur kinshasa, les scénarios des inondations qui défigurent la ville, avec elle, même ses places les plus emblématiques. On se rappellera toujours des véhicules qui flottaient sur les marrées pluvieuses au dessus du boulevard Thiomphal devant le mythique stade des Martyrs pieds dans l’eau à environ 1 mettre. L’avenue l’ex avec des Huileries elle est depuis plus d’une décennie, le lit des eaux de pluies torrentielles. A cheval entre les communes de Lingwala et Kinshasa déjà plongées dans l’humanité, cette principale voie d’entrée et de sortie du Centre ville, nécessite appelle à l’élargissement et renforcement de se ses collecteurs d’eaux pluviales.
Les quartiers innondables même à moindre précipitations, il y en a pleins maintenant dans l’ex Léopold-Ville. Les plus célèbres très connus pour des dégâts à chaque pluie sont, notamment Mososo, Salongo et Kingabwa à Limeté ; Yolo, Kimbangu et Voir Matonge à Kalamu; tous les quartiers qui longent la rivière Kalamu depuis les communes de Selembao, Bumbu et Makala; sans oublier la sulfureuse rivière Makele habituée à sortir de son lit pour inquiéter les riverains de Ngaliema, Bandalungwa et Kintambo. Les quelques travaux de construction de routes en cours seront aussi mis à l’épreuve dès les prochainesp pluies dans la capitale. Des chantiers inachevés comme la route Matadi entre Mitendi et Kasangulu, les routes Lutendele, ou les avenues en cours d’asphaltage pour la voirie urbaine risquent d’être desappréciées par la colère de la nature qui continuent à hanter la ville.
Kinshasa est-il encore un habitat valable pour accueillir autant du monde ? Des spécialistes affirment que la capitale dans sa configuration actuelle, est loin de remplir les critères d’une ville durable et futuriste. Loin d’être une collectivité viable, Kinshasa peine à devenir un milieu de vie qui répond aux besoins fondamentaux de ses résidents et de plus loin à assurer leur santé et la qualité de vie. Auparavant cité urbaine, Kinshasa se résume aujourd’hui en un ensemble de problèmes fort caractéristiques, à savoir : le chômage, le logement précaire, l’insécurité alimentaire, le transport pénible, l’accès difficile à l’école et aux soins de santé. Espérons qu’avec les nouvelles politiques sociales prônées par le gouvernement, Kinshasa, comme les autres villes de nos provinces pourraient connaître des profondes réformes.
La rédaction de b-one tv