Le 30 novembre 2024 marque le 25ᵉ anniversaire de la Mission des Nations-Unies en République Démocratique du Congo, initialement créée sous l’appellation de MONUC par la résolution 1279 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en 1999. Transformée en Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) en juillet 2010, cette opération onusienne a traversé des décennies de défis complexes et de mutations.
Une mission née pour la paix et la reconstruction
À sa création, la MONUC avait pour mission principale d’accompagner la RDC dans sa réunification, sa pacification et sa reconstruction après des années de guerres meurtrières. Elle s’était également engagée à appuyer l’instauration de l’État de droit et à organiser des élections libres et transparentes. Ces objectifs ont marqué les premières années de son déploiement, alors que le pays se relevait des conflits qui avaient dévasté ses structures étatiques.
En 2010, le passage à la MONUSCO a traduit un recentrage de ses priorités. La mission s’est alors focalisée sur la protection des civils, l’assistance humanitaire et le soutien au gouvernement congolais dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix.
Critiques et controverses
Malgré ses nobles objectifs, la MONUSCO fait face à des critiques récurrentes de la part de certaines parties de l’opinion congolaise. Accusée d’inefficacité face aux violences persistantes dans l’est du pays, elle est parfois perçue comme une force davantage d’observation que de protection. Les populations affectées par les exactions des groupes armés expriment souvent leur frustration face à son incapacité à prévenir les massacres.
De son côté, la MONUSCO rappelle que la protection des civils relève avant tout des autorités nationales. Elle met également en avant les limites de son mandat et de ses moyens, tout en soulignant ses contributions dans des domaines tels que l’aide humanitaire, la formation des forces congolaises et le soutien à la justice transitionnelle.
Un avenir incertain
Alors que la RDC s’efforce de reprendre le contrôle total de son territoire, le débat sur le départ progressif de la MONUSCO est relancé. Le gouvernement congolais a adopté un plan de retrait progressif, mais la situation sécuritaire volatile dans certaines régions complique la mise en œuvre de ce processus.
Au fil des ans, la mission a certes joué un rôle clé dans certains aspects de la stabilisation du pays, mais son bilan reste mitigé aux yeux de nombreux Congolais. En ce 25ᵉ anniversaire, il est temps de réfléchir sur l’impact réel de cette mission et sur les moyens de renforcer la souveraineté et la sécurité de la RDC pour les années à venir.
La rédaction de b-onetv.cd