La prolongation du mandat de la MONUSCO, décidée par le Conseil de sécurité des Nations Unies ce 20 décembre 2024, reflète une volonté internationale de continuer à appuyer la stabilisation de la République démocratique du Congo (RDC), malgré un contexte marqué par des tensions persistantes. Ce renouvellement intervient alors que la mission onusienne est déjà engagée dans un processus de retrait progressif, amorcé notamment dans la province du Sud-Kivu en 2024.
Présente en RDC depuis plus de 20 ans, la MONUSCO a souvent été critiquée pour son efficacité limitée dans la lutte contre l’insécurité, en particulier dans l’est du pays. Les violences perpétrées par des groupes armés, tels que le M23, continuent de peser lourdement sur les populations locales. Avec plus de 7 millions de déplacés internes, la crise humanitaire reste une préoccupation majeure, exacerbant les frustrations envers la communauté internationale.
Les tensions entre la MONUSCO et les populations locales ont atteint leur paroxysme en 2022, lors de manifestations violentes qui ont coûté la vie à plusieurs personnes à Goma, Butembo et Bukavu. Ces événements ont mis en lumière le fossé grandissant entre les attentes des Congolais et les résultats sur le terrain.
Alors que 2024 était perçue comme l’année possible de la fin de la MONUSCO en RDC, cette prorogation témoigne des défis persistants à relever pour garantir la sécurité et la stabilité dans le pays. Ce prolongement d’une année sera-t-il suffisant pour amorcer une transition efficace et apaiser les tensions ? L’avenir de la mission onusienne en RDC dépendra en grande partie de sa capacité à répondre aux besoins pressants des populations locales tout en travaillant en coordination avec le gouvernement congolais.
Emille Kayomba