Le ministère américain de la Justice a annoncé, ce mardi, l’ouverture de poursuites judiciaires contre quatre citoyens américains, accusés d’avoir comploté pour renverser le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC). Trois d’entre eux – Marcel Malanga (22 ans), Tyler Thompson (22 ans) et Benjamin Zalman-Polun (37 ans) – ont été transférés de Kinshasa vers les États-Unis après avoir vu leur peine de mort commuée en servitude pénale à perpétuité par le président congolais Félix Tshisekedi.
La plainte pénale, rendue publique dans le district de l’Utah, énumère de lourdes accusations à l’encontre des prévenus : conspiration en vue de fournir un soutien matériel à une organisation terroriste, conspiration pour utiliser des armes de destruction massive, conspiration pour bombarder des bâtiments ou installations gouvernementales, et conspiration pour tuer ou kidnapper des personnes dans un pays étranger.
Ces accusations découlent de leur implication présumée dans l’attaque armée du 19 mai 2024 à Kinshasa. L’opération visait directement le président Félix Tshisekedi et le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe. Les assaillants avaient ciblé le Palais de la Nation et la résidence de Kamerhe dans une tentative de coup d’État, avec l’objectif d’instaurer un régime baptisé « New Zaïre », dirigé par Christian Malanga, chef autoproclamé de cette rébellion, tué lors de l’assaut.
Cette attaque avait causé la mort d’au moins six personnes, dont deux policiers et un civil. Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, avait été capturé et condamné à mort par la justice militaire congolaise le 27 janvier 2025. Sa condamnation avait été rendue irrévocable le 9 mars, avant d’être commuée par grâce présidentielle le 2 avril. Cette mesure s’est également appliquée à ses deux coaccusés américains, dans ce qui a été qualifié par Kinshasa d’acte humanitaire et de coopération judiciaire bilatérale. Leur transfert vers les États-Unis a été mené en coordination avec l’ambassade américaine à Kinshasa.
Un quatrième suspect, Joseph Peter Moesser, présenté comme le spécialiste des explosifs du groupe, a été arrêté dans l’État de l’Utah. Il est attendu devant le tribunal fédéral de Salt Lake City le 10 avril pour sa première comparution. Les trois accusés transférés comparaîtront dans un premier temps à Brooklyn, avant d’être jugés à Salt Lake City.
Cette affaire souligne la coopération judiciaire croissante entre Washington et Kinshasa en matière de lutte contre le terrorisme et les actes de déstabilisation politique. Les autorités américaines ont assuré suivre la procédure « avec la plus grande rigueur », les faits reprochés constituant une violation grave des lois nationales et internationales.
Junior Kulele