Le Tribunal de grande instance de Lubumbashi a rendu ce lundi un verdict lourd dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Patrick Adonis Numbi. Huit personnes ont été condamnées à la peine de mort à l’issue d’une procédure en flagrance. Le tribunal les a reconnues coupables de plusieurs infractions, notamment assassinat, association de malfaiteurs, consommation de stupéfiants, coups et blessures volontaires, vol à main armée et extorsion.
Dans le même dossier, trois femmes jugées pour avoir caché les malfaiteurs ont écopé d’une peine de deux ans de prison ferme. En plus des sanctions pénales, tous les condamnés ont été sommés de verser l’équivalent de 50 000 dollars américains en francs congolais à titre de dommages et intérêts. Le tribunal a également ordonné leur arrestation immédiate.
Patrick Adonis Numbi, journaliste réputé dans la ville, avait été retrouvé sans vie le 7 janvier dernier aux alentours de 23 heures, près de l’arrêt Kabolela, dans le quartier Gécamines. Son corps portait des traces de coups de machette, un mode opératoire qui avait suscité une grande indignation au sein de la population et de la communauté journalistique. Son assassinat avait été vivement dénoncé par des organisations de défense des droits des journalistes, qui avaient réclamé une enquête rapide et des sanctions exemplaires contre les coupables.
L’affaire a été jugée en procédure de flagrance, permettant ainsi un traitement rapide du dossier. Les débats ont mis en lumière l’implication des accusés dans un réseau criminel aux activités multiples, allant du vol à main armée à la consommation de stupéfiants.
Ce verdict marque une réponse ferme des autorités judiciaires face aux actes de violence ciblant les journalistes en RDC. Toutefois, des voix s’élèvent pour appeler à une justice équitable et au respect des droits de la défense, notamment en ce qui concerne l’application de la peine de mort, qui bien que prévue par la loi congolaise, est sous moratoire depuis 2003.
L’exécution de ces peines dépendra donc des décisions futures des autorités congolaises en matière d’application de la peine capitale.
La rédaction de b-onetv.cd