Depuis plusieurs mois, la ville de Lubumbashi, capitale provinciale du Haut-Katanga, est en proie à une recrudescence alarmante de la criminalité. Les cas de meurtres, vols, viols et enlèvements se multiplient, plongeant les habitants dans une angoisse quotidienne. Malgré quelques arrestations récentes, bon nombre des auteurs de ces actes continuent de semer la terreur, échappant encore à la justice.
Le dernier drame en date, survenu le 8 janvier, a suscité une vive émotion au sein de la population. Patrick Adonis Numbi, journaliste de renom, a été sauvagement assassiné à coups de machette alors qu’il rentrait chez lui après une journée de travail. Ce meurtre a ravivé les inquiétudes et intensifié les appels des citoyens à un renforcement urgent de la sécurité.
Face à l’insécurité grandissante, des initiatives d’auto-défense se multiplient dans plusieurs quartiers. Des jeunes organisent des patrouilles nocturnes, veillant sur leurs communautés pour dissuader les malfaiteurs. Ces efforts citoyens témoignent du désarroi général et de la perception d’un vide sécuritaire que les autorités peinent à combler. Entre-temps, quelques avancées ont été enregistrées. Mercredi dernier, la police provinciale a présenté au gouverneur Jacques Kyabula plusieurs présumés bandits arrêtés lors d’opérations récentes. Saluant cette action, le gouverneur a exhorté les forces de l’ordre à intensifier les efforts pour éradiquer ce phénomène.
Selon la société civile, cette montée en flèche de la criminalité contraste avec la baisse relative observée ces dernières années. Désormais, dès la tombée de la nuit, de nombreux quartiers sont plongés dans une atmosphère de terreur. Les témoignages font état de cambriolages fréquents et d’attaques violentes dans les rues et domiciles. Les malfrats, souvent armés de fusils et d’armes blanches (machettes, marteaux, barres de mine, couteaux, etc.), opèrent parfois en groupes comptant jusqu’à vingt individus. Leurs forfaits incluent vols, viols, meurtres, et agressions physiques, laissant la population dans une profonde angoisse.
La peur est palpable dans les propos des habitants, qui redoutent de devenir les prochaines victimes. Certains Lushois n’hésitent pas à interpeller directement les autorités. « Chaque jour, on entend des tueries dans différents quartiers. Nous dormons dans l’inquiétude permanente. Nous demandons aux autorités de tout mettre en œuvre pour nous protéger », témoigne un habitant de la commune Kenya. Un autre résident de Rwashi, où les jeunes montent la garde la nuit, déplore un manque de réponse efficace : « On a l’impression qu’il n’y a pas d’autorités. Dans certains quartiers, ce sont les citoyens eux-mêmes qui se mobilisent pour leur sécurité. »
Face à cette crise sécuritaire, les attentes sont claires : une action forte et décisive des autorités pour rétablir la paix et la quiétude dans la capitale cuprifère. La population exhorte le gouvernement provincial et les forces de l’ordre à intensifier les opérations de sécurisation et à traduire les criminels en justice. Dans une ville où la peur règne, la question de la sécurité n’est plus une option, mais une urgence absolue.
La rédaction de b-onetv.cd