Vendredi, l’Union européenne (UE) a manifesté sa vive préoccupation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), marquée par une offensive renouvelée du Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par les Forces armées rwandaises (RDF). Cette escalade aggrave une crise humanitaire déjà dramatique.
Dans une déclaration officielle, l’UE a fermement condamné la prise des villes stratégiques de Minova, le 21 janvier, et de Sake, le 23 janvier, par le M23, qualifiant ces actions de « violation inacceptable » du cessez-le-feu. Ces avancées militaires intensifient une crise humanitaire qui touche plus de 800 000 déplacés internes regroupés autour de Goma. Des milliers d’autres, cherchant refuge dans des zones urbaines, se retrouvent exposés à des risques accrus en cas de poursuite des combats.
L’UE a exprimé son inquiétude face à la menace proférée par le M23 de s’emparer de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Une telle offensive aurait, selon Bruxelles, des « conséquences humanitaires et sécuritaires majeures ». L’UE a exigé du M23 l’arrêt immédiat de son offensive et le retrait des zones occupées. Elle a également exhorté le Rwanda à cesser son soutien militaire au groupe rebelle et à retirer ses forces de la RDC, rappelant que cette présence constitue une violation de la souveraineté congolaise et du droit international.
Appuyée par les conclusions d’un récent rapport du Groupe d’experts des Nations-Unies, l’UE a dénoncé des abus graves dans les zones sous contrôle du M23. Ces violations incluent la mise en place d’administrations parallèles, des recrutements forcés et l’exploitation illégale des ressources minières, compromettant les efforts pour rétablir la paix dans la région.
L’Union européenne a réitéré son soutien à la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), condamnant toute attaque contre les Casques bleus. Elle a appelé toutes les parties au conflit à respecter le droit humanitaire international, à protéger les civils et à garantir un accès humanitaire sans entrave. Elle a également insisté sur la nécessité de poursuivre en justice les auteurs de violations des droits humains, notamment les violences sexuelles, le recrutement d’enfants soldats et les exécutions sommaires.
L’UE a réaffirmé son appui aux processus diplomatiques de Luanda et de Nairobi, considérés comme essentiels pour une résolution politique durable du conflit. Elle a appelé à une reprise immédiate des négociations et à la mise en œuvre des engagements pris, notamment le cessez-le-feu, la neutralisation des FDLR et le retrait des troupes rwandaises. Par ailleurs, elle a dénoncé les discours de haine et les politiques fondées sur l’ethnicité, se réservant le droit de sanctionner les acteurs responsables de l’instabilité en RDC.
L’UE s’engage à poursuivre son soutien à la RDC et à œuvrer, aux côtés de ses partenaires africains et internationaux, pour la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
La rédaction de b-onetv.cd