Alors que le Collectif des Victimes de l’Agression Rwandaise M23/RDF (CVAR) a projeté une marche ce mercredi 18 octobre 2023 pour exiger le départ de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACFR), le maire de la ville de Goma, chef lieu de la province du Nord-Kivu, a formellement interdit cette manifestation publique. Cette interdiction de l’autorité de la ville est justifiée par le fait que la mairie veut éviter une infiltration de l’ennemi dans la mégalopole de plus de 2 millions d’âmes; mais pas que, il y a aussi l’interdiction par l’ordonnance présidentielle sur les mesures d’application de l’état de siège interdisant les manifestations publiques.
Pour les organisateurs, ces forces armées de la sous-région combattent au côté de l’ennemi, le M23, appuyé par la force armée rwandaise. Un argument qui ne convainc pas l’autorité de la ville. Il est un fait que les manifestations publiques à Goma, surtout contre les forces étrangères, tournent souvent au désastre. C’est le cas de celles contre la Monusco de juillet 2022 et d’août 2023.
Mais dans son adresse de jeudi 12 octobre, le chef de l’Etat a annoncé l’allègement des mesures restrictives liées à l’état de siège. Il y a notamment la reprise de « La libre circulation des personnes et de leurs biens en mettant fin au couvre- feu et aussi la liberté d’association, de manifestation pacifique et de réunion dans le strict respect des conditions légales. Ceci est d’autant plus important que les différents acteurs engagés au processus électoral ont droit à y participer pleinement et sans entrave aucune », avait annoncé le chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Sur terrain, les victimes de l’agression rwandaise tiennent à tenir leur manifestation publique qu’elles qualifient elles-mêmes de pacifique.
Emille Kayomba