Malgré une relative accalmie depuis le 24 février 2025 dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), la situation humanitaire et sécuritaire demeure préoccupante. Des centaines de milliers d’enfants n’ont toujours pas pu reprendre le chemin de l’école en raison de la persistance des violences et du climat d’insécurité.
Une crise éducative alarmante
Selon le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), près de 50 000 enfants ont interrompu leur scolarité uniquement dans le territoire de Lubero. Cette situation est causée par la fermeture des écoles et des centres de santé, ainsi que par l’intensification des combats dans la région.
« Près de 50 000 enfants ont vu leur scolarité interrompue et plusieurs milliers de personnes sont privées d’accès aux soins de santé. De plus, l’approvisionnement en vivres vers la commune de Lubero est compromis, les localités sources, Kipese et Lubango, étant devenues des zones de combat, » indique l’OCHA dans son rapport couvrant la période du 23 février au 6 mars 2025.
Affrontements FARDC-M23 : Plus de 100 000 nouveaux déplacés
Le 18 février 2025, de violents combats ont opposé les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Ces affrontements ont causé le déplacement de plus de 100 000 personnes vers les localités de Masereka, Kyondo, Musienene et la ville de Butembo. En plus des déplacements massifs, des pillages ont été signalés à Musienene et Kimbulu, où des hommes armés ont saccagé des biens appartenant à la population civile.
Effondrement du système de santé : 22 000 personnes sans soins médicaux
La crise sécuritaire impacte également le secteur de la santé. En raison des combats persistants sur l’axe Katondi-Kipese, plusieurs organisations humanitaires ont dû évacuer leur personnel, laissant 22 000 personnes sans accès aux soins. Une explosion de bombe a même frappé, à la fin février, le bâtiment administratif de la zone de santé d’Alimbongo et un centre de santé, causant d’importants dégâts matériels et rendant les installations médicales hors service. « Plus de 22 000 habitants de la zone sont désormais privés d’accès aux soins médicaux, » précise le rapport de l’OCHA.
Un appel urgent à l’aide humanitaire
Face à cette situation critique, l’OCHA et ses partenaires humanitaires appellent à une action immédiate pour sauver des vies et venir en aide aux populations affectées. Alors que la situation sécuritaire reste incertaine, les habitants de Lubero et des environs attendent une réponse rapide des autorités congolaises et de la communauté internationale pour stabiliser la région et rétablir l’accès aux services essentiels.
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