Pour une troisième fois, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo évalue l’état de siège décrété depuis mai 2021, une situation exceptionnelle décidée par le Chef de l’Etat pour combattre l’insécurité qui totalise deux ans déjà. Alors que le Premier Ministre Sama Lukonde et toute sa délégation sont en escale à Goma, capitale du Nord-Kivu, avant son voyage pour Kalehe, le chef du Gouvernement central a profité de son temps sur place pour prendre langue avec les Gouverneurs de l’Ituri et du Nord-Kivu, mais aussi avec les humanitaires qui œuvrent dans ces coins de la république.
Le Gouverneur de l’Ituri a signalé que dans sa province la situation s’améliore, actuellement c’est la gestion des retournés de guerre qui doit être organisée. « vous savez avec toute les opérations que nous avons menées, nous avons eu beaucoup de retournés. Et donc il faille prendre en charge ces retournés-là,… Nous sommes ici pour lui (Ndlr: 1er ministre) rendre compte. Mais aussi une autre phase, c’est aussi ces populations qui sont dans des sites puissent rentrer chez elles, et je suis venu parler avec le Premier Ministre pour qu’on prenne ces populations en charge et il était d’accord.» a dit le Lieutenant Général Johnny Luboya.
Si en Ituri il y a une évolution dans le domaine sécuritaire, au Nord-Kivu la situation reste préoccupante, aussi bien dans un cadre sécuritaire qu’humanitaire, marquée par les attaques de l’ADF au nord de la province et au sud, le M23. C’est ce qu’a indiqué le Gouverneur Constant Ndima après la réunion.
« Nous lui avons dépeint la situation générale de la province. Vous savez que la situation sécuritaire en province du Nord-Kivu reste très préoccupante suite à la guerre d’agression que nous subissons et aussi la situation humanitaire avec plus de 2000 déplacés de guerre. Nous avons deux secteurs opérationnels. Au grand Nord, il y a l’activisme des ADF, qui, depuis plusieurs années, sont en train de massacrer notre population pour qu’ils occupent cette partie de la République et y installent un califat. Ce que les Congolais, les Nord-Kivutiens ne peuvent jamais accepter. Ici au sud de la province, que nous avons baptisé Sokola 2, nous faisons face à l’agression, où aujourd’hui, vous savez, le Rwanda avec son bras séculier, le M23 ont conquis quelques localités dans les territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo, et aujourd’hui, autour de la ville de Goma. C’est pourquoi je dis que la situation reste préoccupante, » a-t-il dit, tout en indiquant que des recommandations ont été également formulées à l’endroit du Premier Ministre.
Pour la délégation des humanitaires composé des agences onusiennes, les ONGs nationales et internationales, ont fait un plaidoyer au chef du gouvernement sur deux soucis, particulièrement pour le Nord-Kivu. Le premier, selon l’un d’eux, c’est que le déplacés autour de Goma vivent dans des situations précaire, et donc il y a nécessité d’identifier des sites additionnels pour les deplacés tout en disponibilisant les services de base. Deuxième souci sur lequel ces acteurs humanitaires attendent une réponse forte du gouvernement, c’est la montée des chiffres des violences basées sur les genres dans les milieux des déplacés. Ils ont appelé à des mesures urgentes de la part des dirigeants. Après l’étape de Goma, la mission gouvernementale avec à sa tête le Premier Ministre, se dirigera à Kalehe au Sud Kivu, pour apporter des solutions aux populations victimes des inondations du 4 mai dernier.
Emille Kayomba.