La situation reste extrêmement tendue dans le Nord-Kivu, où les combats opposent depuis trois jours les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et leurs alliés aux rebelles du M23. Les affrontements se concentrent sur les axes Kasengesi-Mubambiro, autour de Sake, ainsi que Kanyamahoro-Kibumba, dans le territoire de Nyiragongo.

Des sources locales rapportent que des détonations d’armes lourdes et légères, entendues jusque dans la ville de Goma depuis vendredi soir, continuent ce samedi, suscitant la panique parmi les habitants. Les FARDC, soutenues par les milices locales Wazalendo, les Casques bleus de la MONUSCO, et les soldats de la force régionale SAMI-RDC, tentent de reprendre le contrôle des localités stratégiques, notamment Mubambiro et Matcha, toujours occupées par les rebelles sur l’axe Sake.
Dans le secteur de Kibumba, les troupes gouvernementales ont repoussé une tentative d’attaque du M23 dans la nuit de vendredi à samedi. Les positions de Kanyamahoro et Kilima-Nyoka, situées dans le groupement de Buhumba, restent particulièrement disputées.

Ces affrontements exacerbent une crise humanitaire déjà critique. Des milliers de civils fuient les zones de combat, cherchant refuge dans des camps autour de Goma ou chez des familles d’accueil. Selon un acteur de la société civile de Nyiragongo, ces familles, déjà fragilisées par la crise, peinent à subvenir aux besoins essentiels des déplacés.
« Les familles d’accueil sont très sollicitées, mais manquent de ressources pour répondre aux besoins alimentaires et sanitaires. La carence en eau potable devient alarmante, car les organisations humanitaires sont débordées et leurs moyens insuffisants face à l’ampleur des besoins », déplore-t-il.

Plus de 800 000 personnes vivent actuellement dans des camps autour de Goma, et des milliers d’autres continuent d’affluer vers des zones urbaines, accentuant leur vulnérabilité. Les conditions de vie précaires augmentent les risques de maladies et de malnutrition, alors que l’accès à l’aide humanitaire reste limité par les combats.
Face à cette crise, la société civile et les autorités locales appellent à une intervention urgente de la communauté internationale pour renforcer l’aide humanitaire et trouver une solution durable au conflit. Les populations civiles paient un lourd tribut à ces violences, alors que la région du Nord-Kivu reste en proie à une instabilité chronique. Pendant ce temps, les combats se poursuivent sur plusieurs fronts, et les perspectives de paix semblent encore lointaines.
La rédaction de b-onetv.cd