Depuis deux jours, plus de 200 000 personnes en provenance du territoire de Masisi, au Nord-Kivu, fuient les violents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23. Ces déplacés, en quête de sécurité, se dirigent vers plusieurs villages du territoire voisin de Kalehe, dans le Sud-Kivu.
Les populations fuyant les combats se ruent vers des localités telles que Kashovu, Luzirantaka, Nganjo, Lubono, Ziralo et Shanje. Certaines familles, traumatisées par les détonations incessantes d’armes lourdes, rapportent des attaques particulièrement violentes. Selon des sources locales, quatre bombes auraient été larguées sur Mikondo-Chebumba par les rebelles, opérant depuis l’axe Lukala-Bitagata.
Dimanche dernier, des groupes de déplacés ont également été signalés à Kalungu, en provenance de l’axe Mikondo-Chebumba, témoignant de la gravité de la situation sécuritaire dans le territoire de Masisi. Le président de la société civile de Kalehe a lancé un appel pressant aux autorités et aux organisations humanitaires pour une intervention immédiate. « Nous demandons au gouvernement congolais de prendre urgemment ses responsabilités et aux humanitaires de venir en aide à cette population victime », a-t-il déclaré.
Avec plus de 200 000 déplacés en quelques jours, les villages d’accueil de Kalehe peinent à absorber cet afflux massif. Les besoins en nourriture, en abris et en soins médicaux dépassent de loin les capacités des communautés locales et des acteurs présents sur le terrain.
Les combats opposant les FARDC aux rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon des sources locales, continuent de provoquer des déplacements massifs de populations dans cette région de l’Est de la RDC. Le territoire de Masisi, déjà marqué par une insécurité chronique, est aujourd’hui au centre d’une nouvelle crise qui menace d’aggraver la situation humanitaire dans le Nord et le Sud-Kivu.
Face à l’ampleur de la crise, la société civile et les habitants de Kalehe appellent à une réponse rapide et coordonnée pour fournir une aide humanitaire adéquate à ces déplacés. Dans un contexte de violences persistantes, la situation exige une action urgente pour protéger les civils, garantir leur sécurité et leur accès aux services essentiels.
Le gouvernement congolais et ses partenaires humanitaires sont attendus pour répondre à cette crise qui illustre une fois de plus l’impact dévastateur des conflits armés sur les populations civiles.
La rédaction de b-onetv.cd