La récente restructuration de l’Union Sacrée de la Nation (USN) continue de susciter de vives réactions au sein de la classe politique congolaise. La nomination d’André Mbata comme secrétaire permanent, avec une influence grandissante sur la plateforme politique soutenant le président Félix Tshisekedi, alimente le débat sur les avantages et les limites de cette nouvelle configuration.
Avantages de la restructuration de l’USN
Une organisation plus claire et centralisée
La nouvelle structure de l’USN vise à donner une meilleure lisibilité et un fonctionnement plus structuré à la coalition présidentielle. En confiant un rôle clé à André Mbata, l’objectif pourrait être d’assurer une coordination plus efficace entre les différentes composantes politiques, en évitant les décisions fragmentées.
Un leadership assumé pour soutenir le président
En occupant une position centrale, le secrétaire permanent devient un interlocuteur unique, ce qui peut faciliter la transmission des directives du président et assurer une meilleure exécution des décisions politiques.
Une stratégie d’unité et de discipline interne
La plateforme a souvent été critiquée pour son manque de cohésion. Cette réforme pourrait donc être une tentative de consolider la discipline au sein de l’USN, en mettant en avant un leadership clair et fort.
Inconvénients et risques
Une centralisation excessive du pouvoir
L’un des principaux griefs soulevés par plusieurs acteurs politiques, dont le député Justin Bitakwira et l’honorable Steve Mbikayi, est la concentration des pouvoirs entre les mains d’André Mbata. En devenant non seulement secrétaire permanent mais aussi porte-parole et rapporteur, il s’arrogerait un rôle quasi-exécutif au sein de l’USN, ce qui risque de marginaliser les autres leaders politiques.
Un risque de frustration et d’implosion interne
De nombreux chefs de partis et figures influentes de la coalition estiment que cette restructuration ne reflète pas une véritable concertation politique et crée un déséquilibre au sein de l’USN. Si les frustrations ne sont pas apaisées rapidement, cette nouvelle organisation pourrait aboutir à des défections ou à des tensions internes menaçant l’unité de la plateforme.
Une possible dérive autoritaire
Certains critiques dénoncent une volonté de transformer l’USN en un appareil politique ultra-centralisé, où le secrétaire permanent aurait un pouvoir quasi-monarchique. L’accusation selon laquelle Mbata se placerait juste après le président de la République et au-dessus des autres figures politiques suscite de nombreuses interrogations sur la démocratie interne de la coalition.
Une légitimité contestée
La question de la légitimité d’André Mbata pour occuper un rôle aussi influent est également posée. Certains leaders de l’USN estiment qu’il n’a pas le poids politique nécessaire pour imposer sa vision à l’ensemble de la famille politique, ce qui pourrait affaiblir l’autorité de l’Union Sacrée au lieu de la renforcer.
Quelle issue pour l’Union Sacrée ?
Si l’intention initiale était de renforcer l’efficacité de la coalition en lui donnant une organisation plus rigoureuse, la manière dont la restructuration a été menée semble avoir provoqué l’effet inverse. La contestation de figures influentes de l’USN témoigne d’un malaise profond qui, s’il n’est pas corrigé, pourrait mener à une crise politique interne.
La balle est désormais dans le camp du président Félix Tshisekedi, qui devra soit valider cette restructuration au risque d’amplifier les dissensions, soit opérer des ajustements pour rééquilibrer les forces en présence et préserver l’unité de l’Union Sacrée.
Junior Kulele