Le gouvernement congolais a vivement dénoncé de nouvelles exactions perpétrées entre le 10 et le 14 mars par l’armée rwandaise et ses alliés du M23-AFC dans l’Est de la République démocratique du Congo. Dans un communiqué officiel publié ce samedi, le Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a révélé un bilan alarmant : 62 assassinats ciblés et exécutions sommaires, 17 cas de viols, ainsi que des actes de pillage et des recrutements forcés de jeunes dans les rangs du M23.
L’un des faits les plus marquants de cette série de violences s’est produit le 10 mars à l’hôpital CBCA Ndosho. Selon les autorités congolaises, des combattants du M23, appuyés par des soldats rwandais, ont pris d’assaut l’établissement de santé, enlevant une centaine de malades et de gardes malades. Parmi eux, des militaires et policiers congolais auraient été exécutés sommairement.
Trois jours plus tard, le 13 mars, les autorités ont confirmé le décès de Fikiri Mwishuko Antoine, chef du groupement Mupfuni-Matanda dans la chefferie des Bahunde. Enlevé le 3 mars au même hôpital, il aurait été torturé pendant sept jours avant d’être tué par les militaires rwandais.
Le ministère de l’Intérieur a également soulevé des interrogations sur le rôle du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) après l’observation, le 9 mars, d’un hélicoptère affrété par l’organisation à l’aérodrome de Kiziba, dans les Hauts plateaux de Minembwe. Selon les autorités congolaises, l’appareil aurait procédé à l’évacuation de soldats rwandais blessés lors d’affrontements avec les FARDC.
Face à ces nouvelles atrocités, le gouvernement congolais a réaffirmé sa volonté de documenter ces crimes pour en faire état devant les instances internationales. Kinshasa accuse directement le gouvernement rwandais d’être le principal responsable de ces actes et appelle à une réaction ferme de la communauté internationale afin que justice soit rendue aux victimes.
Cette dénonciation intervient alors que la RDC s’apprête à ouvrir, le 12 février 2025, un procès contre le Rwanda devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) pour agressions, pillages et massacres sur son territoire. En parallèle, la Cour Pénale Internationale (CPI) poursuit ses investigations sur les crimes de guerre présumés commis dans l’Est du pays depuis janvier 2022.
Alors que les tensions restent vives, la situation humanitaire dans les zones sous occupation du M23 demeure critique. Les autorités congolaises appellent à une mobilisation urgente pour mettre fin à ces violences et protéger les populations civiles.
Junior Kulele