Le deuil est profond, l’émotion immense. La République démocratique du Congo, comme le reste du monde, pleure la disparition du Pape François, décédé le mardi 21 avril 2025. À Rome comme à Kinshasa, les larmes et les prières se sont mêlées pour honorer la mémoire d’un pontife qui aura marqué l’histoire de l’Église et laissé une empreinte indélébile dans le cœur du peuple congolais.

Arrivé en milieu de nuit le vendredi 25 avril à Rome, le couple présidentiel congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et Denise Nyakeru Tshisekedi, a aussitôt rejoint le parvis de la basilique Saint-Pierre, enveloppé dans une atmosphère de recueillement glaciale. Accueillis par la Curie romaine et le Cardinal Fridolin Ambongo, ils se sont inclinés, la douleur visible sur leurs visages, devant la dépouille mortelle du Saint-Père, exposée dans la majesté silencieuse de la Basilique.
Plus tard, à la Place Saint-Pierre, sous un ciel lourd et menaçant, le couple présidentiel a pris place parmi une cinquantaine de chefs d’État et une dizaine de têtes couronnées, venus eux aussi dire adieu à celui qui, jusqu’à ses derniers jours, n’a cessé d’appeler à la paix, à la justice et à la dignité humaine.

À Kinshasa, pendant ce temps, la cathédrale Notre-Dame du Congo résonnait des chants funèbres. Dans une atmosphère de prière et de tristesse, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, fervente catholique, assistait à la messe d’action de grâce célébrée par le Nonce apostolique, Mgr Mitja Leskovar. L’archevêque de Kinshasa, de nombreuses autorités religieuses, politiques et diplomatiques, ainsi qu’une foule endeuillée, avaient répondu à l’appel du souvenir.
Dans son hommage vibrant, Judith Suminwa a salué en François « un bâtisseur de paix », rappelant son engagement sans relâche pour la RDC. Elle a souligné avec gravité le combat que le Souverain Pontife avait mené contre l’exploitation illégale des ressources congolaises, son plaidoyer en faveur des enfants-soldats, et son appui inlassable à la cause de la justice et de la dignité humaine en Afrique.

Pour la RDC, la perte est immense. Pape François n’était pas seulement un guide spirituel : il était un ami sincère, un défenseur du peuple congolais dans les tribunes internationales souvent sourdes à ses douleurs. Sa visite historique à Kinshasa en 2023, gravée dans les mémoires, avait redonné espoir à une nation meurtrie par les conflits et les injustices.
Aujourd’hui, les cloches de Rome et de Kinshasa ont sonné à l’unisson, pleurant un géant de foi et d’humanité. Dans la peine, la RDC mesure l’ampleur du vide laissé par cet homme de compassion, qui avait su entendre ses cris quand tant d’autres se détournaient. Le deuil sera long. Mais dans les cœurs congolais, la lumière de François continuera de brûler, comme un phare dans la nuit.
Junior Kulele