Le procès en flagrance de trois ressortissants chinois accusés d’exploitation illicite des ressources minières au Sud-Kivu s’est ouvert ce lundi 13 janvier devant le tribunal de grande instance de Bukavu. Les prévenus font face à une série de charges lourdes, notamment séjour irrégulier en République Démocratique du Congo (RDC), fraude et pillage des ressources minières, exploitation illégale des minerais, blanchiment d’argent, achat illicite et détention non autorisée de substances minérales, ainsi qu’entrave à la transparence dans l’industrie minière.

L’avocat général Willy Mbayi Mwanza, représentant le ministère public, a détaillé les charges retenues contre les accusés lors de l’audience d’ouverture. « Les ressortissants chinois par devant votre tribunal sont poursuivis pour des faits graves mettant en péril l’intégrité économique de notre pays et violant nos lois en matière de gestion des ressources naturelles », a-t-il déclaré. Les trois prévenus avaient été arrêtés à Rubimbi, dans le territoire de Walungu, par les services de sécurité provinciaux, comme annoncé le 5 janvier par le service de communication du gouverneur du Sud-Kivu. Lors de leur interpellation, les autorités avaient saisi dix lingots d’or ainsi qu’une importante somme d’argent en dollars américains.
Cette arrestation fait suite à une série d’opérations menées pour lutter contre l’exploitation illégale des minerais dans la province. En décembre dernier, quatorze autres ressortissants chinois avaient été arrêtés pour des faits similaires. Ils avaient été expulsés vers la Chine sur ordre de la Direction générale de migration, une décision qui avait suscité des critiques de la part du gouverneur du Sud-Kivu et d’organisations de la société civile locale. Ce procès met en lumière les défis persistants de la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles en RDC, un pays qui regorge de richesses minières mais peine à en tirer profit de manière équitable et transparente. Les organisations de la société civile ont salué l’ouverture du procès, tout en appelant à des sanctions exemplaires pour décourager ce type de pratiques.
Le tribunal devra non seulement examiner les faits reprochés, mais aussi répondre aux attentes d’une population locale souvent dépossédée des bénéfices de ses ressources naturelles. Le verdict de ce procès est attendu avec beaucoup d’intérêt, tant au niveau local qu’international.
La rédaction de b-onetv.cd