Le procès opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda s’est ouvert ce mercredi 12 février 2025 devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). Kinshasa entend obtenir la reconnaissance et la condamnation du régime de Kigali pour son rôle présumé dans les violences et exactions perpétrées dans l’Est du pays.
Le gouvernement congolais a salué l’ouverture de cette procédure judiciaire, considérée comme une étape clé dans le combat que mène la RDC sur le plan international contre les crimes attribués au Rwanda. « Ce procès est une avancée majeure dans notre quête de justice pour les victimes », a déclaré le vice-ministre de la Justice et du Contentieux international, Samuel Mbemba.
Lors de cette première audience, la Cour doit d’abord examiner la recevabilité du dossier et sa propre compétence à juger l’affaire. Selon Samuel Mbemba, une fois cette étape franchie, viendra la phase de fond où la RDC présentera les preuves des exactions subies par les populations congolaises. « Nous avons réuni toutes ces preuves grâce à l’implication des organisations des droits de l’homme congolaises et d’experts spécialisés. Des ONG travaillent actuellement sur le terrain pour recueillir les témoignages des victimes et rassembler les éléments factuels », a-t-il précisé.
L’avocat-conseil du Rwanda a plaidé pour l’irrecevabilité du dossier, estimant que la CADHP n’a pas compétence pour juger cette affaire. Selon lui, la requête de la RDC devrait être rejetée pour vice de forme et d’attribution. En réponse, la défense congolaise a fermement contesté cette position. Me Jean-Paul Segihobe, avocat-conseil de la RDC, a soutenu que la Cour est bel et bien compétente puisque les faits dénoncés se sont produits sur le territoire congolais, un État membre de l’Union africaine.
Outre le vice-ministre de la Justice, plusieurs hauts responsables congolais assistent au procès, dont le professeur Ntumba Lwaba, coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. La présence de ces personnalités témoigne de l’importance stratégique de cette affaire pour Kinshasa, qui espère obtenir une condamnation historique contre Kigali.
La suite du procès dépendra désormais de la décision de la CADHP sur la recevabilité du dossier. Si la Cour se déclare compétente, la RDC pourra alors entamer la présentation des preuves, marquant ainsi une étape décisive dans cette bataille judiciaire.
La rédaction de b-onetv.cd