L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a été signalé à Goma, capitale du Nord-Kivu, une province aujourd’hui partiellement contrôlée par les rebelles de l’AFC/M23. Cette apparition survient près de deux semaines après l’annonce officielle de son retour depuis l’Afrique australe, où il résidait depuis 2024. Selon ses proches, Kabila souhaite reprendre contact avec le terrain, débutant par l’Est du pays, face à une situation sécuritaire alarmante.
Lors du briefing gouvernemental de ce samedi à Lubumbashi, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a été interpellé par la presse à propos de cette présence. Il a rappelé que le président Félix Tshisekedi avait déjà évoqué des liens supposés entre son prédécesseur et les rebelles du M23.
« Le président de la République en avait déjà parlé : son prédécesseur était lié au M23. Si nous évoquons ceux qui ont combattu pour l’intégrité du pays, il y a notamment Laurent-Désiré Kabila, qui a juré de ne jamais trahir le Congo. Aujourd’hui, nous connaissons l’ennemi et ses complices. On attend de le voir, on attend de l’écouter », a déclaré Muyaya.
Le porte-parole n’a cependant pas exclu la portée symbolique de ce retour. « N’oubliez pas que Joseph Kabila a combattu le M23. Symboliquement, cela a du sens. Les actes posés ont des conséquences. Cela fait 30 ans que cette situation dure. Joseph Kabila a affronté cette crise. Cette fois, il faut que la guerre cesse pour de bon », a-t-il affirmé.
Dans la même veine, il a insisté sur l’urgence de la paix : « Les activités commerciales sont paralysées à Goma, des milliers de morts ont été enregistrés. Cette guerre ne concerne pas seulement le président Félix Tshisekedi, mais tous les Congolais. C’est à nous tous de nous mobiliser pour que les efforts aboutissent. Nos compatriotes du Kivu méritent de vivre dans la paix. »
Le retour de Joseph Kabila intervient alors que le conflit entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda selon plusieurs sources, reste actif. Malgré les allégations répétées de collusion avec ces groupes armés, Kabila avait rejeté ces accusations en mars dernier à Johannesburg, lors d’un entretien avec l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.
Sa visite à Goma relance donc les débats sur son rôle passé et présent dans la crise à l’Est. Si certains y voient une démarche patriotique, d’autres s’interrogent sur ses véritables intentions et sur l’impact politique d’un tel retour dans un climat déjà tendu.
La rédaction de b-onetv.cd