Une pluie diluvienne s’est abattue jeudi soir sur la capitale congolaise, provoquant des dégâts humains et matériels d’une ampleur inquiétante. Particulièrement meurtrie, la commune de Ngaliema, notamment dans le quartier Congo, déplore déjà deux enfants retrouvés morts, dont les corps ont été déposés provisoirement au bureau du quartier, derrière la paroisse Saint Justin.
Selon les témoignages recueillis ce matin par des jeunes du quartier, les eaux destructrices auraient dévalé depuis les hauteurs de l’avenue Kembedila, à la sortie vers la route de Matadi à Delvaux. Des constructions anarchiques, érigées sans respect des normes urbanistiques par des personnalités influentes, auraient aggravé la situation en obstruant les voies naturelles d’écoulement.
À Binza Pigeon, sur l’avenue Okito, la route s’est fortement dégradée et dans plusieurs autres coins du quartier Congo, les habitants recensent des maisons effondrées, des biens ménagers emportés, et plusieurs cas de personnes portées disparues. De nombreuses familles ont passé la nuit à la belle étoile, démunies et en détresse.
Mais Ngaliema n’est pas la seule à avoir subi les effets de cette intempérie. La pluie, qui a commencé vers 19h, s’est abattue sur toute l’étendue de Kinshasa, provoquant d’importantes inondations dans diverses communes. À Camp Luka, par exemple, une passerelle a été sectionnée en deux, rendant la traversée dangereuse, voire impossible.
Les communes de Barumbu, Lingwala, Bumbu, Selembao, Lemba, Makala, Ndjili, Kintambo, Kasavubu, et particulièrement Limete, au quartier Kingabwa, ont été lourdement inondées. À certains endroits, il était impossible de circuler, les rues ayant été transformées en véritables rivières.
Même la Gombe, pourtant mieux urbanisée, n’a pas été épargnée. La pluie a provoqué des embouteillages monstres dans plusieurs artères de la ville, paralysant la circulation et la mobilité des Kinois.
Ce nouveau drame pose une fois de plus la question lancinante de l’aménagement urbain, de la gestion des eaux pluviales et de l’occupation anarchique des espaces publics. Kinshasa, capitale de plus de 15 millions d’habitants, reste extrêmement vulnérable aux catastrophes naturelles aggravées par une urbanisation non maîtrisée.
Les autorités sont appelées à intervenir d’urgence, à la fois pour venir en aide aux sinistrés, mais aussi pour engager des actions concrètes afin de prévenir de futures tragédies.
La rédaction de b-onetv.cd