Vendredi 07 avril 2023, un procès est ouvert à Lubumbashi sur l’affaire des jeunes militants de l’Unafec tués à Lubumbashi. Deux éléments des Fardc sont à la barre, accusés d’avoir commis ce meurtre. Depuis un certain temps, l’insécurité bat son plein dans la ville cuprifere. Plusieurs jeunes identifiés comme des militants de l’Union Nationale des Fédéralistes du Congo, Unafec, ont été retrouvés morts et d’autres disparus. Des faits qui ont suscité un tollé général dans le chef des élus provinciaux et du caucus des élus du Katanga. L’exemple illustre bien l’insécurité générale dans laquelle est plongé la RDC. Aucun coin du pays n’est épargné.
A Kinshasa, c’est le banditisme urbain dits kuluna qui sème désolation et fait la loi. Aucun jour ne passe sans que ces jeunes délinquants puissent faire parler d’eux. Coups et blessures à armés blanches, extorsions, rackets parfois assassinat font leur quotidien. La police nationale qui doit établir l’ordre semble dépasser. Dans la commune de kimbanseke, les policiers dits Ujana sèment la terreur dans cette partie de la ville de Kinshasa. Ils ont tiré à bout portant et causé la mort d’une personne et plusieurs blessés. Une information parvenue dans les oreilles du nouveau Vice Premier Ministre, Ministre de l’intérieur qui est même allé au chevet des blessés. A quelques encablures de la ville de Kinshasa, la situation est aussi inquiétante selon le président du tribunal militaire de Lubumbashi.
Les tueries ont repris de plus belle à kwamouth où le pays aurait perdu même le contrôle du fleuve Congo. Parti d’un conflit foncier entre Teke et Yaka, ce conflit a déjà causé la mort de plusieurs personnes. L’insécurité routière sur les artères de Kinshasa n’est pas à exclure. Les artères de la capitale sont réputés des endroits où la courtoisie routière ne figure plus ou presque dans le vocabulaire des conducteurs, occasionnant ainsi des embouteillages monstres, voire des accidents. Une situation qui, selon les observateurs, est due à la carence des agents qualifiés. Sur l’effectif que compte la police plus de 50 pourcent se retrouve dans le gardiennage que dans des commissariat. Ce qui rend difficile la prise en charge sécuritaire de la population et de ses biens. La nouvelle mise en place effectuée par le Chef de l’État dans la police nationale congolaise vient susciter de l’espoir dans le chef de la population.
Le commissaire divisionnaire principale Benjamin Alonga Boni, ancien Vice-Gouverneur de l’ituri sous état de siège va désormais commander la PNC en remplacement de Dieudonné Amuli admis à la retraite. A Kinshasa, le général Sylvano kasongo désormais deuxième personnalité de la police laisse le commandement au général Jean Bosco Galenga Makongo. Aux écoles de formation de la police, le général Célestin Kanyama cède le fauteuil au général Awashango Vital.
Des nouvelles têtes qui doivent relever plusieurs défis qui se résument par le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans des zones perturbées par l’insécurité. Ils peuvent compter sur la détermination du nouveau patron de l’intérieur et de la territoriale. Dès son entrée en fonction, Peter Kazadi avait bien affiché ses ambitions. L’autre défis reste la sécurisation du processus électoral. Dans 8 mois, le pays va connaître son 4eme cycle électoral. Comment gérer alors cet effectif entre le processus électoral et la protection des personnes et de leurs biens. Le caucus des élus du Kongo central qui ont rencontré le Vpm en charge de l’intérieur sont sortis satisfait de cette rencontre. Peter Kazadi leur a annoncé le recrutement de 13000 éléments de la police qui seront déployés dans cette province.
Considérée dans sa double mission de maintenir l’ordre public et rétablir les droits des personnes, la police nationale congolaise connait, en dépit des performances réalisées de nombreux écueils dont ne cesse de se plaindre la population. Au regard de cette situation, une reforme en cours devra répondre au pressent besoin de doter la République d’une police républicaine unifiée, efficace, apolitique et professionnelle susceptible de fonctionner véritablement au delà de toute conjoncture et soubresauts politiques. Elle permettra à celle -ci de se doter d’un corps d’élément et cadre bien formés dans des écoles nationales redynamisées.
L’introduction des innovations majeurs portant sur la division du travail au sein des nouvelles structures de la police nationale dans laquelle l’autorité judiciaire compétente et la prise en compte de la dimension genre seront désormais clairement affirmées. Recrutement, oui, mais avec quelle politique. Plusieurs voix se sont levées pour dénoncer le niveau des éléments recrutés. La plupart sont des ratés de la vie qui viennent se verser dans la police et qui sont à la base des bavures policières.
