Le pape François, chef de l’Église catholique romaine, est décédé ce lundi 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, a annoncé le Vatican dans un communiqué relayé par plusieurs médias internationaux. Le cardinal Kevin Farrell a confirmé la triste nouvelle :
« Chers frères et sœurs, c’est avec une profonde tristesse que je dois vous annoncer la mort de notre Saint-Père François. » Le décès est survenu à 07h35 du matin.
Le souverain pontife sortait tout juste d’une maladie qui l’avait récemment affaibli et conduit à l’hospitalisation. Malgré sa santé fragile, il restait une figure mondiale majeure, intervenant sur de nombreuses questions internationales avec courage, humanité et une vision profondément tournée vers les plus vulnérables.
En République démocratique du Congo, la disparition du pape François provoque une vive émotion. Pays à majorité catholique, la RDC a toujours été très attentive à ses messages, et encore plus à ses gestes symboliques. Le peuple congolais se souviendra de lui comme d’un défenseur de la paix, un homme de foi qui n’a jamais cessé de prêter sa voix aux oubliés de ce monde. À maintes reprises, il avait condamné les violences qui frappent l’Est de la RDC, appelant à la fin des conflits armés et à la protection des populations civiles.
À peine la veille de sa mort, ce dimanche 20 avril, à l’occasion des célébrations de Pâques, le pape François avait adressé ce qui restera son ultime appel à la paix. Évoquant la situation dans la région des Grands Lacs et la Corne de l’Afrique, il déclarait : « Nous devons faire l’apologie de la paix. La situation de guerre et de conflits empêche les chrétiens, qui partagent la même foi dans des États différents, de professer librement leur croyance. »
Un message fort, porteur d’une foi en l’unité et la réconciliation, et particulièrement adressé à une région qu’il n’a jamais cessé de porter dans son cœur.
La RDC n’oubliera pas non plus sa visite historique à Kinshasa en janvier 2023. Ce fut un moment fort, tant sur le plan spirituel que politique. Des foules immenses avaient accueilli le Saint-Père, venues écouter ses paroles de consolation, d’espoir et de justice. Il y avait dénoncé avec vigueur l’exploitation des ressources naturelles du Congo et la complicité du silence international face à la souffrance de ses habitants.
Né Jorge Mario Bergoglio le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, il était l’aîné d’une famille de cinq enfants. Élu pape en mars 2013 après la démission de Benoît XVI, il fut le premier pape venu d’Amérique latine et le premier jésuite à occuper le trône de Saint-Pierre.
Son héritage est immense. Pour la RDC, il restera ce pasteur compatissant, proche des douleurs africaines, prophète de paix dans un monde troublé. Kinshasa et tout le pays garderont vivants ses mots, ses gestes et son amour sincère pour le peuple congolais.
Emille Kayomba