Comme prévu, les travaux préparatoires partie ministérielle de la Cop 27 ont été bel et bien lancés à Kinshasa au Palais du peuple ce lundi. Placées sous le thème : « Unir le monde pour lutter contre les changements climatiques », ces assises ont vu la participation de plus de 60 Ministres en charge de l’environnement et de l’énergie, ainsi que les groupes de négociation.
En tant que pays hôte, c’est le Premier Ministre congolais qui a procédé au lancement des travaux. Il a souhaité plein succès à cette rencontre de haut niveau, avec des échanges qui auront lieu sur les points inscrits à l’ordre du jour, « dont les questions d’adaptation aux attaques des changements climatiques, celles relatives à l’atténuation des émissions des gaz à effet de serre, à la finance du climat, et aux pertes et dommages. J’ose espérer que les échanges s’étendront sur les cas de force majeure suite auxquels certains pays européens sont retournés à l’usage des sources d’énergie polluantes, qu’ils avaient préalablement bannies, afin d’éviter à leur peuples les conséquences incalculables d’un déficit en énergie que leur a imposé la guerre en Ukraine. La RDC pense qu’il est temps de se pencher sur des cas de cette nature pour assurer la survie de nos populations confrontées à l’urgence de limiter les émissions des gaz à effet de serre. Il convient d’adopter, pour cela, une position commune nous permettant d’éviter de tomber dans l’arbitraire avec d’une part, certains États libres de poursuivre voire d’augmenter leurs émissions et d’autres part, d’autres États empêchés d’exploiter leurs ressources naturelles par simple crainte de l’aggravation des émissions mondiales des gaz à effet de serre. Il faut peut-être le relever ici, l’Afrique n’est responsable que de 04% des émissions mondiales des gaz à effet de serre. Elle conserve plus qu’elle n’en émet. » a-t-il fait remarquer.
Il a tout de même saisi la balle au bond, pour rappeler que la RDC est un pays solution aux problèmes du changement climatique que connaît actuellement le monde. « En effet, avec un espace majoritairement vert, plus de 155 millions d’hectares des forêts tropicales humides, ainsi que les tourbillères, les mangroves, avec ses 10% de réserves d’eaux douces de la planète, la RDC détient en plus une immense réserve de divers minerais stratégiques dont le monde a besoin pour assurer la transition énergétique. Notre pays ne pouvait que mériter ce choix. La RDC se présente dorénavant comme pays solution à la crise climatique. Car, elle offre déjà beaucoup et continuera de le faire à l’humanité en termes de contribution aux efforts globaux de lutte contre les changements climatiques ».
Prenant la parole la Vice-premier Ministre en charge de l’environnement et développement durable a appelé le monde au travail en lieu et place des discussions. « Que le monde arrête les discussions et se mette au travail. La planète brûle, et nous brûlerons avec elle si nous continuons de parler au lieu d’agir ». Cela, après avoir dit un mot sur la question d’accès aux finances liées au climat par les pays qui ont des potentiels forestiers, mais éprouvant des difficultés pour avoir accès au fonds y relatifs. « Comment expliquer toutes les conditions qui sont imposées à nos États pour accéder à des fonds destinées à protéger des ressources dont
nous sommes tous bénéficiaires ? Je rappelle que la plupart de ces conditions, procédures, etc. souvent belles sur papier, opèrent sur le terrain comme des barrières à l’accès des pays les moins avancés aux fonds climat », a-t-elle renchéri.
Ces travaux lancés ce lundi et qui prendront fin le 05 octobre, vont permettre aux participants de donner des orientations sur les différentes thématiques qui vont constituer l’agenda des débats lors de la Cop 27 prévue en novembre en Egypte.
Emille Kayomba