Le feuilleton judiciaire autour de l’affaire Bukanga Lonzo a connu un nouveau rebondissement ce lundi lors d’une audience publique tenue à la Cour constitutionnelle. Malgré les objections de la défense de Matata Ponyo, l’ex-Premier ministre, la haute juridiction a confirmé sa compétence et décidé de poursuivre l’instruction du dossier.
Au cœur du débat : la question de la justiciabilité de Matata Ponyo devant cette instance. Ses avocats ont vigoureusement plaidé l’incompétence de la Cour, soulignant notamment son statut actuel de député national, qui, selon eux, le mettrait à l’abri des poursuites devant cette juridiction.
Mais le ministère public a réfuté cet argument, insistant sur le fait que l’instance judiciaire était déjà en cours avant l’élection de Matata Ponyo à l’Assemblée nationale. « L’instance actuelle préexistait à son statut de député », a rappelé le procureur général, ajoutant que le Sénat avait autorisé les poursuites, preuve du respect de la procédure. Il a martelé que l’immunité parlementaire ne saurait bloquer une procédure entamée avant que celle-ci ne s’applique.
Matata Ponyo, présent à l’audience aux côtés de Christo Kobler, a pris la parole pour se défendre avec fermeté. Il a dénoncé « 44 violations massives de la Constitution », évoquant le caractère politique de ce procès. Dans une déclaration saisissante, il a affirmé que le procureur Mukolo lui aurait demandé pardon en privé : « Il m’a dit que sa conscience était chargée. »
L’ex-chef du gouvernement a aussi souligné avoir refusé l’exil, malgré les pressions : « Je fais confiance en vous », a-t-il lancé au président de la Cour, qu’il a rappelé être « un homme de Dieu ». Malgré l’opposition de ses avocats, la Cour constitutionnelle a tranché : le dossier sera bel et bien instruit. La prochaine audience est prévue pour le mercredi 23 avril 2025.
Le procès Bukanga Lonzo, qui implique également l’ancien gouverneur de la Banque centrale, absent à l’audience, s’annonce comme un test crucial pour l’indépendance de la justice en RDC — entre enjeux politiques, pression médiatique et quête de vérité sur un projet agricole emblématique mais controversé.
La rédaction de b-onetv.cd