La Cour militaire a ouvert, ce jeudi, le procès de cinq officiers supérieurs des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC), accusés de fuite face à l’avancée des rebelles du M23 et de l’armée rwandaise.

Parmi les prévenus figurent des hauts gradés de l’armée et de la police, notamment : le Général-major Alengbia Nyitetessya Nzambe, commandant de la 34ᵉ région militaire, le Commissaire divisionnaire adjoint Ekuka Lipopo Romuald, ancien gouverneur intérimaire du Nord-Kivu, le Général de brigade Yangba Tene Danny, conseiller principal du gouverneur militaire du Nord-Kivu en charge de l’ordre public, le Général de brigade Papy Lupembe Mobenzo, commandant de la 11ᵉ brigade de réaction rapide, le Commissaire divisionnaire adjoint Léonard Mukuna Ntumba, commissaire provincial de la police du Nord-Kivu.
Les cinq officiers sont poursuivis pour « abandon de poste en présence de l’ennemi », un crime militaire sévèrement puni par la législation congolaise. Selon l’acte d’accusation, ils auraient quitté leurs positions stratégiques au moment où le M23, soutenu par l’armée rwandaise, progressait vers des zones clés du Nord-Kivu, notamment Goma et Sake.
Leur fuite aurait contribué à l’effondrement des lignes de défense, facilitant la prise de certaines localités par les rebelles et exposant davantage les populations civiles aux violences et exactions.

L’ouverture de ce procès intervient alors que la situation sécuritaire à l’Est du pays reste précaire. L’opinion publique et plusieurs responsables politiques attendent des explications sur la gestion militaire du conflit, d’autant plus que le gouvernement congolais accuse le Rwanda d’une implication directe dans les combats.
Lors de la première audience, la Cour militaire a procédé à l’identification des prévenus et à la lecture des charges retenues contre eux. Les avocats de la défense ont demandé du temps pour préparer leurs arguments, insistant sur le fait que leurs clients auraient agi dans un contexte de supériorité ennemie écrasante et d’un manque de soutien logistique.
Ce procès est perçu comme un avertissement aux forces de défense et de sécurité congolaises. Le gouvernement veut montrer sa fermeté face à toute défaillance au sein de l’armée, alors que la RDC tente de mobiliser un soutien international pour contrer le M23.
La suite du procès sera suivie de près, notamment par la population du Nord-Kivu, qui attend des réponses sur la responsabilité de ces officiers dans la détérioration de la situation sécuritaire.
Junior Kulele