On le croyait fini, mais Vital KAMERHE n’a rien perdu de sa popularité et de son leadership dans son KIVU natal. Il a signé son retour en politique après deux années passées derrière les barreaux pour un détournement qui s’est avéré « faux ». Son honneur s’est volé en éclat dans l’affaire dite de 100 jours, sans avoir raison de son aura. Depuis une semaine ou un peu plus, « le pacificateur» est en tête d’une forte délégation de son parti UNC pour une tournée dans l’Est du pays. Son message à la population est axé sur le retour de la paix dans cette partie de la RDC qui souffre de martyr depuis presque trois décennies. Qui est le nouveau Vital KAMERHE ? Quel est son nouveau rôle? Pour qui roule-t-il ? Et pour quelle fin ?
Fort de ses derniers déboires avec la justice, Vital KAMERHE est un homme d’expérience, devenu plus efficace dans son mental après avoir survécu à un procès dont tout le monde le prenait pour politiquement mort. Même ceux qui l’avaient précipité sur le chemin de la croix, n’y croient pas de leurs yeux : un retournement du dossier 100 jours, soldé par un non-lieu prévisible, en cassation. Malgré une prison mêlée des ennuis de santé, l’homme a su gardé l’équilibre dans son entourage, principalement dans son Union pour la Nation Congolaise – UNC alliée à Félix TSHISEKEDI. Au Gouvernement ou dans les portefeuilles publics, les sociétaires du CACH – Cap pour le Changement ne se sont jamais brouillés lors des nominations.
Et son rôle dans le pouvoir issu des élections de décembre 2018 s’est avéré indiscutable. Fin stratège, communicateur et négociateur, l’importance de VK a été reconnue par le Président de la République lors d’une interview à Goma diffusée à la Télévision Nationale en 2020. Félix TSHISEKEDI était convaincu que son ancien DIRCAB était innocent et croyait que l’homme jouerait encore un rôle important dans le pays. Cet appui du Chef était considéré par plusieurs observateurs comme une carte blanche donnée à la justice pour acquitter Vital KAMARHE. Donc, comme toujours,VK n’a pas perdu son influence et son ombre a continué a plané durant toute son absence au Palais de la nation.
Avec cette démonstration de force dans l’Est ces derniers jours, KAMERHE veut garder son rang d’allier originel du pouvoir dont il est aussi architecte. C’est évident qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2023 comme prévu dans l’accord avec l’UDPS à Nairobi. Apparemment lui et son parti se préparent à soutenir la candidature annoncée de Félix TSHISEKEDI qui veut rempiler pour un 2e mandat en 2023. Le fils du Sphinx a compris que la popularité de l’UNC à l’Est n’est, certes pas une garantie, mais un atout pour glaner une bonne moisson de voix dans cette partie du pays où VK est compté parmi les leaders naturels. De son coté, VK sait qu’à défaut d’avoir réussi l’application de son accord avec F. TSHISEKEDI à la lettre en 2018, c’est peut-être une autre chance pour lui de gagner la confiance et le soutien de l’UDPS pour 2028.
Constantin NTAMBWE