Publié le 30 décembre 2022, le rapport à mi-parcours du groupe d’experts des Nations-Unies accablant le Rwanda sur sa responsabilité dans la guerre qui sévit dans l’Est de la RDC ne cesse de susciter des réactions au sein de la communauté internationale. Après l’Union Européenne, ce sont les États-Unis d’Amérique qui se sont exprimés ce 05 Janvier en condamnant les faits relevés dans ce rapport qui ont pour conséquence une forte augmentation de la violence, ainsi que la détérioration de la sécurité et de la situation humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Dans ce communiqué signé par le porte-parole de la Maison Blanche, l’administration Biden parle d’abord des évidences de l’appui du Rwanda au M23 tout en réitérant son appel au retrait de ces rebelles des positions occupées mais aussi la cessation du soutien du pays de Paul Kagame à ce mouvement rebelle. « Prenant note des preuves claires du soutien rwandais au M23 et des rapports crédibles de graves violations de droits humains par le M23, nous réitérons notre appel au Rwanda pour qu’il cesse tout soutien au M23 et retire ses soldats de l’Est de la RDC. »
Le Rwanda peut se sentir lésé mais conforté en même temps car ces accusations sur une collaboration entre l’armée congolaise et les FDLR pour justifier sa participation à cette guerre est épinglé dans ce rapport. Position renchérie par les États-Unis d’Amérique qui disent dénoncer par la même occasion une collaboration FARDC-FDLR « De même, nous dénonçons la collaboration entre des éléments des forces armées congolaises (FARDC) et des groupes armés, dont les FDLR, comme le souligne le rapport. Nous condamnons fermement les attaques menées par de multiples groupes armés contre les Casques bleus de l’ONU, ainsi que les actes rapportés de torture, les viols et les attaques contre des civils commis par de multiples acteurs armés, qui ont contribué à des déplacements massifs au cours de la période considérée.»
Ce qu’attendent officiellement les USA des M23 selon cette déclaration
« Nous attendons du Mouvement du 23 mars (M23), sanctionné par les Nations-Unies, qu’il se retire dans les lieux spécifiés dans le communiqué de Luanda du 23 novembre, et nous appelons tous les groupes armés, y compris le M23, à cesser toute hostilité, à déposer les armes et à se joindre aux consultations du processus de Nairobi menées par la Communauté d’Afrique de l’Est entre le gouvernement de la RDC et les groupes armés.»
Tout en partageant les préoccupations exprimées dans ce rapport, l’administration Biden-Harris appui les recommandations contenues dans ce rapport et s’en remet aux clauses de Luanda et Nairobi.
Nairobi et Luanda indispensables ?
Reconnaissant le leadership des Chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est et de l’Angola, les USA exhortent les dirigeants et les acteurs armés de la région des Grands Lacs à accélérer la mise en œuvre des multiples engagements prisent pour mettre fin au conflit, en particulier ceux convenus lors du mini- sommet de Luanda sur la paix et la sécurité qui s’est tenu le 23 novembre.
A travers ce communiqué, la Maison Blanche souligne son inquiétude face à ce qu’elle considère comme l’escalade inquiétante de la xénophobie et les discours de haine contre la communauté rwandophone misent en évidence dance ce rapport. Attitude dont les autorités congolaise sont appelés à condamner.
Une déclaration qui ne passe qu’à 50 pour-cent au sein de l’opinion congolaise désireuse toujours d’une condamnation à sens unique contre le Rwanda. « C’est le Rwanda et Paul Kagame qui sont les commanditaires de cet agression par le M23, nous sommes plutôt victimes, les USA devraient condamner seulement le Rwanda » a dit un acteur politique sous anonymat.
Muamub.