Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié, mercredi 19 mars 2025, son rapport mensuel sur la situation des droits humains en République démocratique du Congo (RDC). Selon ce document, 309 violations et atteintes aux droits humains ont été documentées à travers le pays pour le mois de janvier 2025, affectant 808 victimes (550 hommes, 114 femmes, 95 individus dont le genre et l’âge sont inconnus, et 49 enfants).
Comme lors des précédents rapports, les provinces les plus touchées restent celles en proie aux conflits armés : Nord-Kivu : 60% des violations enregistrées, Ituri et Sud-Kivu : 13,9% chacun. Dans les zones non affectées par le conflit, les provinces du Haut-Katanga (3,5%), Kinshasa (3%) et Maï-Ndombe (1,9%) ont enregistré le plus grand nombre de violations.
Le rapport met en lumière une recrudescence des violences sexuelles liées aux conflits (VSLC). En janvier, 12 incidents ont été documentés, impliquant 45 victimes adultes, dont 10 cas de viols collectifs, parfois accompagnés de pillage des biens des victimes. Ituri : 34 victimes, dont 33 attribuées à la CODECO et une à l’UPLC. Nord-Kivu : 8 victimes, dont 3 victimes du M23, 3 des FDLR et 2 des FARDC. Sud-Kivu : 3 victimes, dont 2 attribuées aux Wazalendo du groupe Nyatura et 1 aux FARDC.
Les groupes armés CODECO, UPLC et M23 sont cités parmi les principaux auteurs de ces crimes contre la population civile. En 2024, cinq groupes armés avaient signé un acte d’engagement pour une « cessation immédiate » des hostilités à Bunia, en présence du Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba. Cependant, ces engagements sont restés lettre morte, et la violence continue de ravager la région.
Dans la province de l’Ituri, la montée des attaques armées a déplacé des dizaines de milliers de personnes depuis le début de l’année. L’OCHA estime que 100.000 personnes ont fui les violences dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa.
Parallèlement, les combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise au Sud-Kivu aggravent la crise humanitaire, forçant des milliers de civils à abandonner leur foyer. Face à l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire, les organisations des droits de l’homme exhortent la communauté internationale et le gouvernement congolais à prendre des mesures urgentes pour protéger les populations civiles et lutter contre l’impunité des groupes armés.
Malgré les efforts diplomatiques et militaires, la RDC demeure confrontée à l’un des conflits les plus meurtriers d’Afrique, avec des conséquences dramatiques pour les millions de Congolais affectés par les violences.
Junior Kulele