Cinq agences des Nations Unies – à savoir l’UNICEF, le BCNUDH, ONU Femmes, UN-Habitat et la MONUSCO – ont annoncé leur engagement à accompagner la réforme du secteur de la justice en République démocratique du Congo. Ce partenariat se fait sous la coordination du PNUD et s’inscrit dans un cadre stratégique couvrant la période 2025-2029.

Les représentants de ces agences ont été reçus ce lundi 23 juin par le Secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Télesphore Nduba Kilima, pour une réunion stratégique axée sur le lancement de ce programme commun d’appui.
Réunis au sein du Cadre d’appui à la réforme de la justice en RDC, ces partenaires internationaux ont présenté leur feuille de route quinquennale, conçue pour contribuer à la consolidation de l’État de droit, la modernisation des institutions judiciaires et le renforcement de l’accès équitable à la justice.
« Ce programme ambitieux vise à renforcer l’État de droit, moderniser les institutions judiciaires et garantir un meilleur accès à la justice pour tous », a souligné le CSM sur son compte X (ex-Twitter).

Le programme repose sur six axes prioritaires, parmi lesquels figurent : la coordination de la politique nationale de réforme judiciaire ; l’amélioration de la performance et de la redevabilité de la chaîne pénale ; l’accès à une justice équitable et de qualité ; le renforcement du système pénitentiaire ; la lutte contre l’impunité des crimes internationaux ; et la protection des droits de l’enfant.
À ces axes s’ajoutent des thématiques transversales telles que l’égalité de genre, les droits humains, la digitalisation du système judiciaire et pénitentiaire, ainsi que le dialogue politique et le plaidoyer pour une justice plus accessible et inclusive.
Le gouvernement congolais, conscient des faiblesses structurelles de son appareil judiciaire, a affirmé sa volonté de changement. Le Président Félix Tshisekedi avait lui-même qualifié le secteur de la justice de « malade ». En novembre 2024, les États généraux de la justice avaient été organisés sous l’égide de l’ancien ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba, alors encore en poste. Le thème choisi – « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? Quelle thérapie pour la guérir ? » – avait soulevé de nombreux espoirs.
Cependant, les recommandations issues de ces travaux attendent toujours leur mise en œuvre effective, alors même que le contexte politique et institutionnel reste marqué par des tensions et des défis en matière d’intégrité judiciaire.

L’initiative conjointe des agences onusiennes, en synergie avec les institutions congolaises, pourrait ainsi marquer un tournant majeur vers une justice plus crédible, plus humaine et réellement au service de la population.
Emille Kayomba