Dans une correspondance adressée aux membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies le 05 mars dernier, le candidat malheureux à la dernière présidentielle Denis Mukwege appelle à ce que le départ de la MONUSCO de la RDC ne soit pas précipité. « Un retrait précipité de la présence des casques bleus et de la Brigade d’intervention de la MONUSCO dans un contexte de guerre d’agression et de surmilitarisation de la région risque de laisser un vide sécuritaire extrêmement dangereux pour l’existence même de la RDC et désastreux pour la protection des civils et la stabilité, mettant sérieusement en péril l’héritage de 25 ans de présence du Département des opérations de maintien de la paix des Nations-Unies en RDC » peut-on lire dans cette correspondance signée par Denis Mukwege.

Le prix Nobel de la Paix 2018 appelle le Conseil de sécurité à rester saisi de la situation sécuritaire de la RDC, qui demeure une menace contre la paix et la sécurité internationales. En effet, D. Mukwege pense que la situation de la violence que connait le pays a pour causes profondes : « déficit de légitimité des animateurs des institutions, culture de l’impunité, exploitation illicite et commerce illégal des minerais, que l’insécurité est grandissante, que les recherches de solutions politiques et diplomatiques demeurent dans l’impasse, que l’autorité de l’État congolais n’est pas encore déployée dans de larges zones du territoire national et que le régime de Kinshasa n’a pas encore entamé une réforme profonde du secteur de la sécurité, incluant notamment l’assainissement des forces de défense et de sécurité et des services de renseignements ».
Denis Mukwege a dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire du pays, mais aussi de la situation générale après élections de décembre 2023.
Emilie Kayomba.