Au cœur d’un contexte de violences persistantes dans l’Est de la RDC, Luanda, sous sa médiation, a de nouveau lancé un appel pressant pour un cessez-le-feu immédiat, demandant la mise en place d’une trêve dès le 16 mars à minuit. Ce geste, bien qu’ambitieux, intervient dans un climat où les conséquences humanitaires et les rivalités régionales compliquent la recherche de la paix.
Au-delà des enjeux militaires, la poursuite des hostilités a des répercussions dramatiques sur la vie des civils. Les affrontements continus dans des zones stratégiques comme le Sud-Kivu et le Nord-Kivu fragilisent les infrastructures et aggravent la crise humanitaire. L’instabilité pousse de plus en plus de familles à fuir, accentuant les besoins en assistance et en protection. Par ailleurs, la suspension des activités de la société minière Alphamin Bisie Mining (ABM) à Bisié illustre comment la sécurité fragile affecte également l’économie locale et les moyens de subsistance de milliers de travailleurs.
La médiation angolaise intervient à un moment où la région est marquée par de profondes tensions. Les précédentes tentatives de cessez-le-feu, comme celle du 4 août 2024, n’ayant jamais tenu leurs promesses, ont renforcé la méfiance entre les belligérants. Tandis que l’AFC/M23 insiste sur le respect d’un cessez-le-feu déclaré depuis mars 2024, Kinshasa n’a pas encore officiellement réagi à l’appel de Luanda.
Parallèlement, la pression internationale se fait sentir avec la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de la SADC et de l’EAC à Harare, et l’intervention de la ministre congolaise des Affaires étrangères à Nairobi, qui réclame l’application immédiate de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Face à la double crise humanitaire et géopolitique, les négociations annoncées se veulent le prélude à un changement de paradigme dans la région. L’espoir repose désormais sur une initiative diplomatique coordonnée, capable de mettre fin aux violences et d’amorcer une reconstruction durable dans l’Est de la RDC. Kinshasa a d’ores et déjà confirmé l’envoi d’une délégation aux discussions à Luanda, un signal fort en faveur d’une solution négociée, même si la méfiance demeure palpable.
Alors que le compte à rebours vers le début de la trêve débute, l’attention se porte sur les populations civiles qui, chaque jour, subissent les affres d’un conflit aux multiples facettes. Seul un cessez-le-feu effectif et respecté pourra, selon les experts, offrir une véritable opportunité de rétablir la paix et de répondre aux urgences humanitaires qui se multiplient.
Junior Kulele