La commission électorale nationale indépendante a clôturé le 8 octobre dernier la réception des candidatures pour le scrutin du 20 décembre 2023, une grande étape franchie dans l’organisation de la présidentielle. 24 candidats au total au portillon en attendant la publication de la liste définitive. Parmi les challengers dans la course au palais de la nation, candidat à sa propre succession Félix Tshisekedi, l’actuel président de la République fera face à 23 autres candidats désireux d’occuper la plus haute fonction du pays pour les 5 prochaines années.
Dans le lot des prétendants à la fonction présidentielle figurent des visages connus tels que Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Adolphe Muzito, Denis Mukwege et d’autres meconnus du grand public. Ces postulants à la magistrature suprême devront batailler en face d’un Félix Tshisekedi qui draine avec lui un bloc compact, l’union sacrée de la nation, une structure à plusieurs regroupements politiques et personnalités qui ne jurent que sur la victoire du président candidat.
Des candidats qui vont chacun pour son compte, ce qui laisse transparaître une opposition en ordre dispersé face à Félix Tshisekedi. La recherche d’un candidat commun de l’opposition se présente t-elle comme un impératif pour battre Félix Tshisekedi candidat à sa propre succession ? Déjà lors du dépôt des candidatures, certains candidats de l’opposition avaient appelé à l’union des forces pour battre Félix Tshisekedi. Le prix Nobel Denis Mukwege a appelé les autres opposants à « jouer collectif » et se dit ouvert àde possible alliances. Pour le célèbre médecin « l’idéal serait de pouvoir trouver un candidat commun pour créer enfin une réelle alternance démocratique. Au vu de la situation désastreuse dans laquelle se trouve le pays aujourd’hui, c’est une lourde responsabilité de vouloir jouer la carte individuelle en espérant pouvoir y arriver seul. Je pense que ceux qui partagent les mêmes valeurs doivent mettre en commun leurs efforts ».
A la question de savoir si l’opposition peut encore désigner un candidat unique, Adolphe Muzito répond « qu’il se laisse le temps de confronter son offre politique à celle des autres candidats pour des probables alliances avant et après les élections.» Delly Sesanga pense qu’un seul candidat va fédérer les Congolais, les rassembler pour donner « un sens et assurer un partage du progrès parmi nous », mais aussi un projet qui va « redonner à notre état, à notre nation, le fondement de sa stabilité, de sa sécurité et son indépendance, mais enfin un projet qui soit à même de redonner l’espérance à notre population, la jeunesse en particulier ». D’autres, par contre, trouvent l’idée inopportune face à un régime, disent-ils, aux abois. Candidat malheureux lors de la présidentielle de 2018, Martin Fayulu refuse d’ôter la tunique du candidat unique de l’opposition reçu de la plateforme lamuka à l’époque. Une tâche difficile qui se présente devant l’opposition à Félix Tshisekedi.
Déjà en 2011, Joseph Kabila, candidat à sa propre succession était face à plusieurs candidats de l’opposition. Etienne Tshisekedi, Vital kamerhe, Léon Kengo wa Dondo n’avaient pas parvenu à trouver un candidat commun qui devait faire face à Joseph Kabila. La suite est connue, celui qui était porté par la Majorité présidentielle de l’époque avait remporté l’élection. En 2018, porté par plusieurs lobbys, Moïse katumbi, Martin Fayulu, Adolphe Muzito, Jean pierre Bemba, Matungulu Vital kamerhe et Félix Tshisekedi s’étaient réunis à Genval en Suisse pour désigner un candidat commun face au candidat du Front Commun pour le Congo. Le choix était porté sur Martin Fayulu. Une entente volée en éclat 24h après suite au désistement de Félix Tshisekedi… et Vital kamerhe… Les deux créeront à Nairobi au Kenya, Cap pour le changement qui désignera Félix Tshisekedi candidat…La chance va sourire au candidat du Cap pour le changement lors des élections de décembre 2018.
Alors que les sceptiques osent déjà voir un scénario cousu de fil blanc. Quels seront les contours et l’issue de la prochaine présidentielle. L’actuelle opposition réussira-t-elle là où ses prédécesseurs ont échoué ? N’y a-t-il pas opportunité de désigner un candidat commun de l’opposition face à Félix Tshisekedi? Les jours avenirs s’avèrent donc décisif. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire… Est-ce ce qui attend l’opposition à la présidentielle, pour l’instant les candidat sont face à leurs consciences.
La rédaction de b-onetv.cd