Après plusieurs années de silence, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, annonce son retour imminent au pays. Selon une lettre consultée par Jeune Afrique, le Président honoraire prévoit de s’installer dans la partie orientale du pays, loin de la capitale Kinshasa, afin de participer activement aux efforts de pacification dans une région en proie aux conflits armés.
Ce retour, annoncé comme « sans délai », intervient après six années d’absence de la scène publique et une année d’exil à l’étranger. Joseph Kabila justifie cette décision par la gravité de la crise sécuritaire actuelle, marquée par l’occupation de plusieurs territoires de l’Est par les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda.
L’ancien chef de l’État, qui a dirigé la RDC pendant 18 ans, affiche également sa volonté de reprendre une part active dans la vie politique nationale, dans un contexte où le Président Félix Tshisekedi cherche à former un gouvernement d’union nationale pour constituer un front commun face à l’agression rwandaise.
Cependant, ce retour soulève déjà des interrogations. Certaines voix proches du pouvoir en place soupçonnent encore Joseph Kabila de connivence avec les groupes armés qui déstabilisent l’Est du pays. Une accusation que rejette le Front Commun pour le Congo (FCC), la famille politique de l’ancien président, qui a récemment boycotté les consultations politiques menées par le conseiller spécial à la sécurité du Chef de l’État, Désiré Cashmir Eberande, dans le cadre de la mise en place du gouvernement d’union nationale.
Alors que la RDC traverse l’une des pires crises sécuritaires de son histoire récente, le retour de Joseph Kabila ravive le débat sur son rôle futur dans la recherche de la paix. Reste à savoir quelle place et quelle influence il pourra réellement exercer dans le processus de stabilisation de la région des Grands Lacs.
Emille Kayomba