C’est depuis 1993 que cette journée sur la liberté de la presse a été instaurée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, après la tenue d’un séminaire pour le développement d’une presse africaine indépendante et pluraliste à Windhoek (Namibie) en 1991. La 03 mai est une journée qui consiste entre autres à l’action qui favorise et permet de mettre sur pied des initiatives de la défense de la liberté de presse, à l’évaluation de cette liberté, mais aussi de rappel aux Etats de respecter cette liberté.

Le thème choisi au niveau mondial est : « Façonner un avenir de droits : La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme ». Alors qu’au niveau national la journée est placée sous les signes d’un contexte de la situation sécuritaire que vit la RDC mais aussi sur la nouvelle Ordonnance-loi sur la liberté de la presse promulguée par le Chef de l’Etat mais aussi ratifiée par l’assemblée nationale respectivement en mars et avril dernier : « La liberté d’expression à l’épreuve de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo. Nouvelle loi sur la presse pour une nouvelle dynamique ».
Cette loi portée par le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, sur qui un accent particulier est mis pour la célébration de cette journée, vient remplacer celle de 1996 promulguée pendant l’epoque mobutienne, la deuxième République. L’ouverture de l’espace démocratique a fait que le pays s’est doté d’une nouvelle Constitution qui consacre la liberté de presse dans son article 24. Parmi les innovations, il y a la prise en compte de la révolution numérique, qui a fait que le secteur s’est métamorphosé avec des sites d’information, plusieurs chaînes YouTube.

L’autre innovation c’est le renforcement des critères d’accès au métier. Ce texte définit le journaliste comme : « Toute personne diplômée d’une école de journalisme reconnue par l’Etat Congolais et dont l’activité principale, régulière et rétribuée consiste à la collecte, au traitement et la diffusion de l’information; Toute personne titulaire d’un diplôme de licence ou équivalent, suivi d’une pratique professionnelle de trois ans dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information au sein d’une rédaction d’une entreprise de presse reconnue par l’Etat, » lit-on dans l’article 3 point 11 de cette l’Ordonnance-loi n°23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de presse, d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en République Démocratique du Congo.
Ainsi, cette loi découle des différentes résolutions prises lors des travaux des Etats Généraux de la Communication et des Médias tenus en 2022 sous le Haut patronage du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Pour cette année 2023, en RDC cette journée est commémorée officiellement à Fleuve Congo Hôtel avec la participation du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, une cérémonie organisée par le ministère de la communication et médias en collaboration avec le Conseil Supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), et les organisations professionnelles.
Emille Kayomba