Dans l’Est de la RDC, lorsqu’on évoque la mission onusienne, l’idée qui se dégage est celle d’une arnaque internationale du Conseil de Sécurité de l’ONU. Raillé, décrié, vilipendé et pourtant la mission de maintien de la paix en RDC occupe une niche dans l’éventail des activités de préservation de la sécurité et de gestion des crises dans la région. En ce sens, les Casques bleus semblent indispensables et somme tout irremplaçable. Pour comprendre ce paradoxe, il faut identifier la nature de l’opération de paix de l’ONU en RDC, mesurer son évolution considérable depuis plus de deux décennies et évaluer son action.
C’est depuis 2001 que les casques bleus des Nations-Unies sont en République Démocratique du Congo. De la MONUC ( Mission des Onusienne au Congo) à la Monusco ( Mission des Nations-Unies pour la Stabilité au Congo). Sur terrain la situation n’a pas évolué, on croyait qu’avec la nouvelle configuration imprimée à travers la création de la force d’intervention les choses pourraient changer, mais hélas la présence des casques bleus sur nos sols s’avèrent toujours improductive. Comment des contingents dotés d’aussi gros moyens de dissuasion peuvent-ils étaler leurs limites face à une population meurtrie ? La Monusco est-elle complice de l’instabilité de la partie Est de la RDC ? Pourquoi la communauté internationale ne pouvait pas donner ces moyens alloués à la Monusco à la RDC pour reconstruire son armée ?
20 milles hommes, avec un budget record de près de 2 milliards, la Monusco s’impose à la manière d’un gigolo indésirable. Cette importante force que les Nations-Unies n’ont jamais connu sur aucun autre territoire, se comporte en observateur même devant les théâtres de tueries. Qu’est-ce qu’un militaire qui attend d’être pris pour cible avant de faire feu ? Qui privilégie le dialogue à l’affrontement ? Qui se montre plus souvent passif que proactif ? Plus statique qu’en mouvement ? Qui cherche à se rendre visible plutôt qu’à se camoufler ? Cette inadaptation est intrinsèque à la nature des opérations de paix qui se distinguent fondamentalement des opérations militaires de temps de guerre.
Les millions de congolais tombés dans cette agression trentenaire que connait la RDC, ont pour la plupart succombé sous l’oeil des soldats de la paix. Si la mort de 800 milles personnes a suffit pour qu’un génocide soit reconnu au Rwanda, à combien plus forte raison 6 millions voir plus de victimes congolaises, fauchées aux yeux de la fameuse Communauté Internationale ? Accueilli en sauveurs l’autre fois, aujourd’hui leur présence ressemble à du simple tourisme. Sans cracher sur plusieurs d’entre eux qui sont morts dans les zones de conflits et sans encourager les attaques contre leurs bases à l’Est du pays, mais la Monusco ressemble à de l’arnaque internationale organisée par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Le gouvernement de la RDC a commencé à demander le retrait pur et simple de la Monusco sur son territoire depuis 2012 sous Joseph Kabila. On prenait ce dernier pour quelqu’un qui voulait profiter de l’absence de la Monusco pour violer davantage les droits de l’homme. L’opposition de l’époque aujourd’hui au pouvoir lui en voulait. Mais plus tard à l’accession de Félix Tshisekedi à la tête du pays, lui a sollicité un retrait progressif. C’est dire que les congolais en ont marre de la présence inactive de la force des Nations-Unies en RDC.
La Monusco est soupçonnée, accusée et même ses éléments surpris dans les transactions illégales. Rappelez-vous des minerais retrouvés dans ses véhicules, les armes livrés aux groupes armés et l’interposition de ses soldats entre les fardc et les rebelles. Des accusations qui restent à vérifier, mais qui ne suscitent aucun doute. Exiger le retrait de cette force sur le sol congolais, est juste pour toute personne réfléchie.
De ces leçons il serait erroné de conclure à l’inefficacité, voire à l’iniquité, du maintien de la paix tel que pratiqué par l’ONU. Les missions de paix de l’ONU font désormais partie intégrante de la boîte à outils du maintien de la paix et de la sécurité internationale, et l’on voit mal comment s’en passer. Au-delà de défauts bien connus llenteur du déploiement, lourdeur opérationnelle, passivité tactique, rigidité doctrinale.
La Rédaction