Ce n’était pas un pari gagné d’avance, que les élections se tiennent dans le délai conformément au calendrier électoral rendu public par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en novembre 2022. Les congolais ont pu répondre au rendez-vous électoral, en remplissant leur devoir civique ce mercredi 20 décembre 2023. Une date très attendue. Les 44 millions d’électeurs congolais, répartis dans plus de 75 mille bureaux de votes, sont passés effectivement aux urnes pour se choisir leurs nouvelles autorités. Dès le matin de ce mercredi, les centres de votes ont reçu un nombre important de votants, avec un engouement considérable. Dans des centres de votes, l’on pouvait remarquer la présence des observateurs internationaux et nationaux, les témoins mais aussi les journalistes aussi bien locaux que des médias étrangers.

La procédure de vote préétabli est simple. Tous les électeurs passaient voir leurs noms sur la liste classée par ordre alphabétique et affichée devant chaque bureau. Ce n’est qu’après avoir identifié son bureau qu’on procède au vote dont le Dispositif électronique de votre aidant, se réalise en une minute et quelques secondes. Il est un fait qu’un processus électoral ne peut pas avoir lieu sans anicroche. C’est dans ce registre qu’il a été constaté, ce mercredi 20 décembre 2023, des retards dans le lancement des opérations de votes dans plusieurs centres, mais aussi des disfonctionnement des Dispositifs électroniques de vote (DEV).
Ce constat a été aussi fait par la Mission d’observation électorale de l’Eglise Catholique et de l’Eglise du Christ au Congo (MOE CENCO-ECC), dénombrant jusqu’à 09h45, 31% des bureaux non encore ouverts. Des retards que la CENI a reconnu sans donner des chiffres. Ce qui n’a pas ébranlé sa détermination à tenir les scrutins dans le délai. Ceux des électeurs n’ayant pas pu élire leurs dirigeants, le font ce jeudi dans des centres qui n’ont pas été opérationnels sur l’ensemble du territoire national. Pour ces centres qui ont fonctionné normalement, le dépouillement a eu lieu, et les résultats sont d’ailleurs en train d’être affichés par le personnel de la CENI.

Les élections 2023 auront été un grand défi pour non seulement le gouvernement, qui est la source principale de financement du processus électoral, mais aussi pour les membres de la plénière de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ces derniers ont pratiquement commencé le travail avec grand retard d’un peu plus de deux ans, suite aux différentes et longues tractations de la classe politique pour la mise en place de cette équipe.
Des innovations du 4e cycle électoral
Le processus électoral pour les scrutins de 2023 restera dans les annales pour son caractère novateur. Parmi des innovations introduites dans le système électoral pour ce cycle, il y’a le vote des congolais résidant dans 5 pays étrangers et les élections municipales. Dans les 5 pays choisis pour cette première expérience à savoir la France, la Belgique,l’Afrique du Sud, le Canada et les États-Unis tats d’Amérique, les scrutins ont eu lieu dans les ambassades. Les congolais vivants dans ces états n’ont eu droit de ne voter que pour les candidats président de la République à leur grande satisfaction, car le vote est passé « sans aucun incident », comme l’a indiqué un électeur vivant en Belgique. Le dépouillement est déjà d’ailleurs réalisé. Les congolais vivant en RDC eux, ont eu droit, pour la première fois, de voter pour les conseillers communaux. Pour ce 20 décembre, seuls les candidats conseillers communaux des villes étaient concernés. La CENI organisera d’autres élections pour ceux se trouvant dans des chefferies.

Il est vrai que le vote pour ce 4e cycle électoral n’était pas un franc succès car n’ayant pas tenu toutes ses promesses. Mais la tenue des scrutins dans le délai pour respecter la constitution concernant les mandats électifs était également un impératif qu’il a fallu tenir compte. La date fatidique du 20 décembre 2023 aura vécu.
Emille Kayomba