Dans un communiqué officiel publié le 24 mars 2025, le Front Commun pour le Congo (FCC) a annoncé son refus de participer aux consultations nationales initiées par le président Félix Tshisekedi. Pour la plateforme dirigée par l’ancien président Joseph Kabila, cette démarche est entachée d’un manque de légitimité et d’une approche biaisée de la crise que traverse la RDC.
Le FCC justifie son boycott par trois raisons majeures :
Un rejet de la légitimité des institutions actuelles, le FCC maintient sa position sur le caractère frauduleux des élections de décembre 2023, qu’il considère comme une violation des lois électorales et un facteur clé des tensions politiques actuelles. Pour la plateforme, dialoguer sans reconnaître ce problème reviendrait à ignorer la véritable source des crises sociales et institutionnelles en RDC.
Une vision tronquée de la crise, le FCC critique la lecture du pouvoir en place, qui réduit les problèmes du pays à une simple crise sécuritaire. Il estime que la mauvaise gouvernance, la concentration du pouvoir et l’exclusion politique sont à l’origine de l’instabilité actuelle. Ces consultations ne seraient, selon lui, qu’un prétexte pour redistribuer des postes ministériels sans s’attaquer aux véritables défis du pays.
Un processus concurrent à d’autres initiatives en cours, le FCC rappelle que plusieurs cadres de dialogue existent déjà, notamment le Pacte pour la paix soutenu par la CENCO et l’ECC, ainsi que les processus de Nairobi et Luanda, appuyés par la communauté internationale. Pour la plateforme, ces consultations présidentielles cherchent à court-circuiter ces efforts et à imposer un agenda politique favorable au régime en place.
Dans son communiqué, le FCC qualifie cette initiative de « mascarade politique« , destinée à légitimer un pouvoir contesté plutôt qu’à rechercher des solutions durables aux crises du pays. La plateforme appelle à privilégier des discussions réellement inclusives, où toutes les forces politiques et sociales pourront contribuer à une issue viable pour la RDC.
Alors que les consultations nationales se poursuivent avec la majorité présidentielle et certains acteurs de la société civile, l’absence du FCC et d’autres formations d’opposition pourrait limiter leur portée et accentuer la fracture politique au sein du pays.
Pascal Nduyiri