Une nouvelle étape vient d’être franchie dans la lutte contre la criminalité en République démocratique du Congo. Le Gouvernement congolais, par l’entremise du ministère de l’Intérieur, et l’Université de Kinshasa (UNIKIN), à travers son École de criminologie, ont signé un partenariat stratégique ce jeudi. La cérémonie de signature s’est tenue en présence du Vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemin Shabani, et du recteur de l’UNIKIN, Jean-Marie Kayembe.

Ce partenariat vise à renforcer les capacités nationales en matière de prévention et de lutte contre l’insécurité, en s’appuyant sur les compétences scientifiques et académiques. Il s’agit d’un engagement commun à produire des réflexions rigoureuses et des outils pratiques pour mieux comprendre et contrer les phénomènes criminels qui gangrènent la société congolaise.
La collaboration prévoit plusieurs axes d’action, notamment : L’organisation de formations certifiantes en sécurité et criminologie pour les acteurs du secteur ; La conduite d’études scientifiques approfondies sur les différentes formes de criminalité ; L’évaluation des pratiques des sociétés privées de sécurité et de gardiennage ; Et la mise en place d’un système fiable de statistiques criminelles, fondé sur des données policières actualisées.
Ce partenariat arrive dans un contexte où la RDC, notamment ses grandes agglomérations comme Kinshasa, est confrontée à une montée inquiétante de la criminalité urbaine. Les actes de violence orchestrés par les kuluna (gangs de rue), les braquages en plein jour, ainsi que l’activisme persistant de groupes armés à l’Est et dans certaines parties de l’Ouest, exigent des réponses innovantes et structurées.

Pour le ministère de l’Intérieur, cette initiative incarne la volonté d’intégrer la recherche et l’expertise universitaire dans la politique de sécurité publique, afin de mieux cerner les causes profondes de l’insécurité et d’y apporter des solutions durables. L’UNIKIN, quant à elle, confirme son rôle de pôle de savoir engagé dans les problématiques nationales majeures.
Ce partenariat marque ainsi un tournant dans la coopération entre institutions académiques et gouvernementales, avec pour objectif de bâtir un environnement plus sûr, fondé sur la connaissance, la prévention et l’action concertée.
Emille Kayomba