Un tournant politique majeur en République démocratique du Congo. Le gouvernement congolais a annoncé, ce vendredi soir à Kinshasa, la suspension des activités de treize partis politiques de l’opposition, parmi lesquels figurent les formations de Joseph Kabila, Matata Ponyo et Seth Kikuni.
La décision, relayée par la RTNC, a été confirmée par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, à l’issue du Conseil des ministres.
Selon le gouvernement, cette mesure exceptionnelle s’appuie sur des “faits avérés de troubles à l’ordre public” imputés à plusieurs structures politiques au cours des dernières semaines. Sans entrer dans les détails, Patrick Muyaya a précisé que cette suspension s’appliquait “jusqu’à nouvel ordre”, en attendant les conclusions d’enquêtes initiées par les services compétents. Cette annonce marque un fait inédit depuis l’instauration du multipartisme en 1990 par le maréchal Mobutu Sese Seko. Jamais, depuis cette ouverture démocratique, un aussi grand nombre de partis d’opposition n’avait été suspendu simultanément. Les analystes y voient un durcissement du climat politique dans un contexte de tensions croissantes entre majorité et opposition.
Si la liste complète n’a pas encore été rendue publique, plusieurs sources gouvernementales confirment que figurent parmi les partis suspendus : Le PPRD de Joseph Kabila, ancien président de la République ; Le LGD de Matata Ponyo Mapon, ancien Premier ministre ; Et le Piste pour le Changement (PPC) de Seth Kikuni, homme politique et entrepreneur.
L’opposition, encore silencieuse à la suite de cette annonce, devrait réagir dans les prochaines heures. Certains observateurs craignent une escalade politique si cette décision est perçue comme une atteinte aux libertés d’expression et d’association, garanties par la Constitution. Pour l’heure, le gouvernement insiste sur le caractère “préventif et légal” de cette mesure, affirmant vouloir “préserver la paix et la sécurité publique” dans un contexte national déjà tendu. Un signal fort du pouvoir, mais un test de résilience pour la démocratie congolaise.
La rédaction de b-onetv.cd


