Depuis qu’il a pris le contrôle de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu), le M23, soutenu par le Rwanda, continue de perpétrer des violations graves des droits de l’homme dans les zones sous son emprise. Un rapport accablant du Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH), publié ce mercredi 19 mars 2025, met en lumière l’ampleur des exactions commises par cette rébellion.
Le rapport des Nations-Unies indique que le M23 est le principal groupe responsable des violations graves affectant les enfants dans l’Est de la RDC. Selon le BCNUDH, en janvier 2025, 69% des atteintes graves contre les enfants ont été commises par le M23, suivi des groupes Nyatura (12%) et Maï-Maï Mazembe (7%).
Les violations les plus fréquentes incluent : Recrutement forcé et utilisation d’enfants soldats (40%), Enlèvements (37%), Meurtres et mutilations (17%), Violences sexuelles (4%), Attaques contre les écoles et hôpitaux (2%). En tout, 85% des violations ont été recensées au Nord-Kivu et 15% en Ituri.
Au début du mois de mars 2025, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme a dénoncé des enlèvements massifs de patients dans les hôpitaux de Goma. Selon l’ONU, au moins 130 hommes malades et blessés ont été kidnappés la semaine dernière par le M23, qui les accuse d’appartenir aux FARDC ou aux groupes de résistance locale (Wazalendo). Ces attaques ciblées visent à décimer toute forme d’opposition dans les territoires occupés.
Les conclusions du BCNUDH rejoignent celles d’Amnesty International, qui alerte sur un climat de terreur instauré par le M23 à Goma et Bukavu. L’ONG affirme que depuis l’occupation de la capitale provinciale du Nord-Kivu, la rébellion mène des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires et des actes d’intimidation contre la population civile. « L’ampleur et la fréquence des exactions commises dans l’Est de la RDC devraient choquer le monde entier. » – Amnesty International.
En janvier 2025, le BCNUDH a recensé 13 cas de protection individuelle, impliquant 24 bénéficiaires : 18 défenseurs des droits de l’homme (dont une femme), 6 journalistes. Ces actes de répression ont été signalés dans les provinces de l’Ituri, du Haut-Uélé, du Haut-Katanga, du Kasaï-Central, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Face à cette montée des exactions, les appels à l’action se multiplient. L’ONU et les ONG exhortent les autorités congolaises et la communauté internationale à mettre une pression diplomatique et militaire pour stopper les violations commises par le M23 et ses soutiens.
Alors que la RDC est plongée dans une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent, l’inaction risque d’aggraver la souffrance des populations et de renforcer l’impunité des auteurs de ces crimes.
Junior Kulele