La situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo continue de se détériorer après la prise de Goma par la rébellion du M23, qui poursuit désormais son avancée vers Bukavu et Uvira. Face à l’urgence, la communauté internationale appelle à des mesures immédiates pour protéger les populations civiles et garantir l’acheminement de l’aide humanitaire.
Le diplomate chinois Fu Cong a insisté sur l’impératif de protéger les civils et le personnel humanitaire, plaidant pour l’ouverture urgente de couloirs humanitaires et la réouverture des infrastructures vitales, notamment les aéroports de Goma et Bukavu.
« La communauté internationale devrait exhorter toutes les parties à respecter le droit international humanitaire, à assumer la sécurité des civils et du personnel humanitaire, à ouvrir de toute urgence plus de couloirs humanitaires, à rouvrir les aéroports de Goma et de Bukavu et à rétablir pleinement les services essentiels tels que l’eau et l’électricité. »
Les récents affrontements ont conduit à des pénuries de nourriture, d’eau et de soins médicaux, aggravant une crise humanitaire déjà critique. Selon les agences humanitaires, la situation dans les camps de déplacés devient intenable, avec une multiplication des épidémies en raison des corps abandonnés dans les rues de Goma.
Les pillages des entrepôts humanitaires à Goma et Bukavu constituent une entrave supplémentaire à l’assistance aux populations vulnérables. Médecins Sans Frontières (MSF) alerte sur l’impossibilité d’assurer des soins médicaux, notamment à Uvira, où les combats empêchent la circulation des ambulances et exposent les hôpitaux aux violences.
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a dénoncé la perte de tonnes de vivres destinées aux déplacés, tandis que Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire de l’ONU, a mis en garde contre une catastrophe humanitaire imminente si des mesures urgentes ne sont pas prises. « Nous appelons toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris la protection des civils et des travailleurs humanitaires », a déclaré le PAM.
La 37e session spéciale du Conseil des droits de l’homme à Genève a vu Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, exhorter à l’ouverture immédiate de l’aéroport de Goma pour permettre l’acheminement de l’aide.
De son côté, le Royaume-Uni a mis en garde contre l’ampleur du drame, affirmant que près d’un million de personnes ont été déplacées par les récents combats. L’ONU et ses agences renforcent leur plaidoyer pour une mobilisation rapide et une protection accrue des populations civiles, alors que l’accès aux zones de conflit reste extrêmement limité.
Face à une crise qui ne cesse de s’aggraver, la communauté internationale reste suspendue aux décisions politiques et militaires, pendant que des milliers de familles congolaises continuent de fuir sous la menace des armes.
Junior Kulele