La Fédération des entreprises du Congo (FEC) a récemment tiré la sonnette d’alarme : à partir de janvier 2025, les produits de cacao et de café congolais pourraient être exclus du marché de l’Union Européenne (UE). Cette décision découle du règlement européen « zéro déforestation », exigeant que les produits agricoles importés soient issus de pratiques durables et exemptes de déforestation.
Dans une correspondance adressée au ministre du Commerce extérieur, la FEC déplore que les organismes de certification internationaux, notamment Flocert et Africert, aient refusé de renouveler les certifications « Fairtrade » et « BIO » pour le cacao et le café congolais. La raison principale avancée : l’impossibilité de déployer des enquêteurs sur le terrain en raison de l’insécurité qui sévit dans certaines régions de production. Ces certifications sont pourtant indispensables pour prouver que les produits répondent aux exigences de durabilité et d’équité du marché européen.
Selon la FEC, cette situation pourrait avoir des conséquences économiques et sociales désastreuses, fragilisant un secteur agricole qui, grâce à des partenariats avec des organisations comme l’USAID, le FIDA, et la Banque mondiale, a connu une résurgence ces dernières années.
Face à cette crise, le gouvernement congolais a annoncé une conférence de presse prévue ce lundi, au cours de laquelle trois ministres – Agriculture, Environnement et Commerce – apporteront des éclaircissements. Selon Julien Paluku, ministre du commerce, les ministres s’exprimeront également sur les implications du règlement « zéro déforestation » de l’UE, qui interdit l’importation de produits agricoles issus de sols affectés par la déforestation.
En attendant, le ministre du Commerce a tenu à rassurer que « l’application dudit règlement a été reportée au 30 décembre 2025 et non au 1er janvier 2025 », offrant ainsi un délai supplémentaire aux autorités et aux acteurs du secteur pour s’adapter.
L’exclusion des produits congolais de l’UE représenterait une perte énorme pour le pays, l’Europe étant l’un des principaux marchés d’exportation pour le cacao et le café. Les producteurs locaux, déjà confrontés à de nombreux défis, risquent de perdre des revenus essentiels pour leurs familles et communautés. Cela pourrait également affecter la perception de la RDC comme acteur sérieux dans le commerce équitable et la production biologique.
La FEC exhorte le gouvernement congolais à trouver une solution rapide pour garantir la conformité des produits et protéger les intérêts des producteurs. Elle insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité dans les zones de production afin de permettre aux enquêteurs de terrain de mener leurs inspections.
Cette affaire met en lumière les enjeux complexes de la durabilité, de la sécurité et du commerce international. Les résultats de la conférence de presse de lundi seront cruciaux pour définir la voie à suivre et restaurer la confiance des partenaires internationaux envers le cacao et le café congolais.
La rédaction de b-onetv.cd