Le gouvernement de la République démocratique du Congo réaffirme sa détermination à privilégier la voie des négociations avec le mouvement rebelle M23, dans l’espoir de restaurer une paix durable dans la partie orientale du pays. Cette position a été clarifiée lors d’un point de presse conjoint animé sur la RTNC par les ministres Patrick Muyaya (Communication et Médias) et Guy Loando (Aménagement du territoire).
Alors que la situation sécuritaire reste préoccupante, Kinshasa met en lumière des avancées diplomatiques significatives enregistrées ces derniers mois. Le ministre Muyaya a souligné que ces efforts sont inscrits dans une dynamique impulsée par le président Félix Tshisekedi depuis février 2024. Une démarche qui commence, selon lui, à porter ses fruits sur la scène internationale.
Parmi les retombées de cette offensive diplomatique figure notamment l’adoption de sanctions ciblées par les États-Unis à l’encontre de hauts responsables rwandais soupçonnés de soutenir le M23. « Un ministre d’État a même été concerné. Le Royaume-Uni a suspendu sa coopération et la Belgique a connu une nette dégradation de ses relations avec Kigali, à cause des violations flagrantes du droit international », a détaillé Patrick Muyaya.
Le soutien des institutions multilatérales, telles que l’ONU et l’Union africaine, a également été mis en avant. La résolution 2773 du Conseil de sécurité et les recommandations récentes de l’Union africaine s’inscrivent dans un cadre visant à responsabiliser l’ensemble des parties prenantes du conflit dans l’Est de la RDC.
Kinshasa revient également sur les jalons posés dans les processus de dialogue, notamment la tentative de médiation à Luanda en décembre 2024, ainsi que la déclaration conjointe issue de la rencontre de Doha, le 18 mars dernier. « Tous les sujets ont été mis sur la table. Il reste des zones d’ombre à éclaircir, mais la volonté de dialoguer demeure », a reconnu le porte-parole du gouvernement.
Refusant toute idée de blocage, le gouvernement appelle à la poursuite du dialogue dans un climat apaisé, loin des surenchères et des manipulations sur les réseaux sociaux. « Les délégations ont repris les discussions. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est éviter l’emballement médiatique et continuer à travailler dans la discrétion et la responsabilité », a insisté Muyaya.
Les dirigeants africains, à travers différents sommets continentaux, soutiennent la consolidation des acquis obtenus à Doha. Kinshasa, de son côté, souhaite que ces avancées soient pérennisées, en vue d’une sortie durable de la crise.
En réaffirmant son choix pour la diplomatie, le gouvernement congolais rejette toute illusion de solution militaire à long terme. Pour les autorités, seule une paix négociée, fondée sur le dialogue sincère et le respect des engagements internationaux, peut mettre fin aux souffrances des populations de l’Est congolais.
Emille Kayomba