Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont annoncé ce samedi avoir pris acte du retrait des combattants de l’Alliance des Forces du Changement (AFC/M23) de Walikale Centre, dans la province du Nord-Kivu. Ce repli intervient dans un contexte où les efforts diplomatiques, notamment ceux des processus de Luanda et de Nairobi, cherchent à ramener la paix dans l’est de la RDC.
Dans un communiqué officiel, les FARDC ont déclaré la suspension immédiate de leurs opérations offensives dans la zone, appelant par la même occasion les forces d’autodéfense locales à faire de même. Cette mesure vise à éviter une escalade supplémentaire et à donner une chance aux initiatives diplomatiques en cours.
Depuis plusieurs mois, le conflit entre l’armée congolaise et le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a ravivé les tensions dans le Nord-Kivu. Le mouvement rebelle, qui contrôle plusieurs localités stratégiques, continue d’être une menace pour la stabilité de la région.
Le retrait de Walikale Centre constitue ainsi un développement majeur, bien que la situation reste incertaine. Les FARDC, tout en marquant une pause dans leurs offensives, restent en état d’alerte et maintiennent leur dispositif défensif pour prévenir toute manœuvre du M23 visant à reprendre du terrain.
Outre la suspension des hostilités par l’armée, les autorités militaires congolaises ont exhorté les forces d’autodéfense locales, souvent composées de jeunes engagés dans la défense de leurs villages, à cesser leurs attaques. L’objectif est d’éviter tout incident qui pourrait compromettre le fragile équilibre obtenu grâce aux négociations régionales.
Les FARDC rappellent que la solution durable au conflit passe par la mise en œuvre des accords de Luanda et de Nairobi, qui visent à trouver une sortie de crise négociée avec l’appui des États de la région.
Si cette annonce marque une accalmie temporaire, plusieurs observateurs restent prudents quant à la suite des événements. Le M23 a déjà procédé à des retraits stratégiques par le passé avant de reprendre les combats. La question du désarmement effectif et de l’intégration des combattants rebelles dans un processus de paix reste en suspens.
Pour l’instant, la balle est dans le camp des acteurs diplomatiques. La communauté internationale et les médiateurs régionaux devront s’assurer que cette trêve ne soit pas une simple pause avant une nouvelle flambée de violence.
Junior Kulele