En visite officielle en République Démocratique du Congo, le Vice-Premier ministre belge en charge des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement, Maxime Prévot, a exprimé son soutien à la tenue d’un dialogue national inclusif en vue de mettre fin à la crise sécuritaire qui déstabilise l’Est du pays.
Lors de son entretien avec le président Félix-Antoine Tshisekedi, le chef de la diplomatie belge a souligné que le dialogue interne pourrait jouer un rôle crucial dans la pacification du territoire congolais, en complément des efforts diplomatiques régionaux et internationaux. « J’ai plaidé pour que l’assiette des participants soit la plus large possible, y compris avec la participation de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila », a-t-il déclaré à la presse.
Maxime Prévot a précisé que le Président Tshisekedi avait « bien pris note » de sa proposition et avait manifesté une volonté claire de s’engager dans une démarche inclusive.
Cette initiative intervient dans un climat politique tendu. Alors que des appels au dialogue se multiplient, l’ancien Président Joseph Kabila et son parti, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), font face à une série de mesures restrictives. Le ministre congolais de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a récemment suspendu les activités du PPRD sur l’ensemble du territoire national, invoquant des soupçons de liens entre Joseph Kabila et la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.
Ces accusations ont été amplifiées par le ministre de la Justice, Constant Mutamba, qui a ordonné l’ouverture d’une instruction judiciaire contre le sénateur à vie Kabila, notamment après des rumeurs faisant état de sa présence à Goma, au Nord-Kivu.
La proposition belge relance le débat sur la réconciliation nationale dans un contexte de méfiance persistante entre les camps politiques. Intégrer l’ancien Président Kabila dans un dialogue national alors qu’il fait l’objet d’une procédure judiciaire représenterait un pari audacieux pour le pouvoir de Kinshasa, qui affirme vouloir consolider l’unité nationale.
Si la Belgique voit dans cette démarche un « adjuvant » au processus de paix, son application concrète posera sans doute des défis juridiques et politiques majeurs.
En attendant, la crise dans l’Est de la RDC continue de faire des ravages, et les attentes de la population pour une solution durable n’ont jamais été aussi fortes. La balle est désormais dans le camp des autorités congolaises.
La rédaction de b-onetv.cd