A quelques mois de la tenue des élections en République démocratique du Congo, ça bouge dans les quartiers généraux des partis et regroupements, voire plateformes politiques. L’Union Sacrée de la Nation, plateforme qui soutient la candidature de Félix Tshisekedi s’est structurée en signant même une charte. Ses sociétaires ont annoncé une grande manifestation le 22 avril prochain pour couronner sa sortie officielle. Cette plateforme ne cache point son ambition de faire élire leur cheval gagnant à la présidentielle prochaine et lui doter d’une majoritaire claire afin de bien gouverner.

Comme réplique, dans l’opposition 4 candidats déclarés pour la prochaine présidentielle se sont retrouvés à Lubumbashi dans la province du Haut Katanga. Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo, Delly Sessanga et Moïse Katumbi ont fini par signer une déclaration commune. Ils disent unir leurs idées et forces pour mener des actions communes en vue. Ces leaders de l’opposition lancent un appel à la population pour résister et exercer une vigilance citoyenne. Ils disent demeurer solidaire dans l’unité d’idées et d’actions pour faire aboutir la lutte du peuple congolais pour un véritable état de droit. Ils annoncent également une série d’actions pour faire aboutir leurs revendications. La première action commune annoncée est une marche pour dénoncer l’insécurité grandissante, la vie chère et la misère du peuple et le processus électorale chaotique. Leurs exigences de résument en 5 points.
En lisant entre les lignes leurs exigences, le combat actuel de ce groupe des leaders de l’opposition se résume par des préalables pour la tenue des bonnes élections. La crainte est que si ces revendications seraient pris en compte, la tenue des élections en décembre prochain deviendra utopique. Ce groupe qui se présente comme un contre poids pour le régime Tshisekedi ne fait pas l’unanimité. Martin Fayulu qui s’est affiché cette semaine aux côtés des 3 autres leaders, venait de rompre avec Adolphe Muzito, celui qui était depuis l’avènement de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême son compagnon dans lamuka.

Les deux personnalités qui avaient résisté à l’époque à la main tendue de Félix Tshisekedi pendant que leurs compagnons de Lamuka, Freddy Matungulu, Moise katumbi et Jean Pierre Bemba ont cédé à la tentation, ne regardent plus vers la même direction. Martin Fayulu accuse Adolphe Muzito de s’auto exclure de Lamuka. A l’échéance de sa coordination à la tête de Lamuka, le président national de l’Ecidé jette son dévolu sur le professeur kalele pour prendre les rênes de cette coalition pendant 6 mois au grand dam de Muzito initiateur du nouvel Élan. Reponse du berger à la bergère, Adolphe Muzito constate pour sa part l’auto exclusion de Martin Fayulu. Conséquences, deux ailes de Lamuka voit le jour, le bicephalisme s’installe au sein de la plateforme.
Du côté du front commun pour le Congo, les brouillards occulte encore le chemin. Avec le silence de son leader, le sénateur à vie Joseph Kabila, les sociétaires de cette plateforme sont abandonnés à leur triste sort. Les plus sceptiques n’hésitent pas à changer de camp en créant leur propre parti et adhérer à l’Union Sacrée de la Nation. Pour les plus résistants, c’est le silence totale sous observation. Mais pour combien de temps ? Au vue de tout cela, l’opposition semble mal organisée devant une machine au pouvoir qui tente le tout pour le tout.

Depuis la réduction de deux tours à un tour de la présidentielle en RDC, l’opposition politique a eu toujours du mal à s’organiser. En 2011, il était difficile pour Vital Kamerhe, Léon Kengo et les autres candidats déclarés de se mettre autour du candidat Étienne Tshisekedi. Au finish, le Président en place était reconduit pour un mandat de 5 ans. En 2018, l’initiative de Genval portait l’espoir de tout un peuple avant le retrait des signatures de Félix Tshisekedi et vital kamerhe. L’opposition s’était finalement présentée divisée. Coup du destin, lle pouvoir avait sourit au cap pour le changement, plateforme créée par Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. Le même scénario pourrait se répéter au regard des faits actuels. Que vaut une opposition divisée face à une Union Sacrée de la Nation soudée ?
Alain Mboma