En dépit d’un long conflit ethnique et identitaire et des tensions, la RDC et le Rwanda partagent deux postes frontaliers. Depuis son indépendance en 1960, la République démocratique du Congo fait l’objet de convoitises de la part de certains pays voisins et de la région, en plus de celles manifestées par les pays occidentaux pour le contrôle et l’accès à ses nombreuses ressources naturelles. le Rwanda influence de manière déterminante la vie économique et politique de la RDC en développant sa stratégie d’influence sur l’Est de ce pays pauvre aux fortes ressources minières enjeux de prédations économiques. A travers le narratif sur le génocide rwandais dans les médias, le régime de Kagame a pu largement bénéficier du soutien de la communauté internationale. C’est ainsi le Rwanda a pu avancer des arguments sécuritaires pour justifier sa présence en RDC à partir de 1996.

A cette « diplomatie mensongère », le Rwanda combine une communication a son profit. Ainsi son pouvoir de séduction se repose sur des affabulations. Un storytelling qui occulte un certain nombre de réalités au sujet d’un pays dont l’économie demeure fragile et dépendante du pillage du sol congolais et de l’aide internationale. Une autre stratégie du Rwanda pour défendre son implication dans l’insurrection l’Est du Congo est maintenant une réclamation des terres. Au cours de son voyage au Bénin, Paul Kagamé a évoqué les frontières tracées à l’époque coloniale entre le Rwanda, la RDC et l’Ouganda alors même que de nombreux rapports d’experts démontrent le contraire. Des mots qui ont suscité une réaction indignée du gouvernement congolais. Une sortie médiatique considérée comme une provocation de trop de la part de Kagame. Pour les autorités congolaises, les propos du Président rwandais ne sont que des faux fouillant, la RDC n’a jamais eu un conflit frontalier avec le Rwanda encore moins avec ces 8 autres voisins.

Pour comprendre cette problématique de délimitation des frontières il faudrait alors remonter le temps contrairement aux allégations de Paul kagame. En marge de la Conférence de Berlin en 1885, la portion nord-est du nouvel État était mal connue. La confusion qui découlait de cette imprécision conduisit, à partir de 1899, à divers incidents de frontière au Kivu. L’étendue du problème et le désir d’éviter une escalade nécessitaient une solution au problème de la frontière au Kivu. Aussi, le 8 février 1910, à Bruxelles, se réunirent les délégués des trois puissances concernées. Le but était de substituer les lignes déterminées arbitrairement pour former les frontières par des limites correspondant à des réalités géographiques. Le protocole d’accord signé le 14 mai 1910 mettait fin à tous les conflits de frontière dans cette région.
Le Kivu, c’est la région principale en proie à des conflits, pourtant tout a été dessiné et mise en application selon les normes internationales. Une question de convoitise du Rwanda qui a toujours eu son regard sur les riches terres congolaises depuis belle lurette à travers un mécanisme d’infiltration par lien de sang. L’enjeu principal de cette déstabilisation reste en toile de fond l’exploitation illicite des ressources de la région Est du Congo. D’un point de vue économique, il s’agit de créer les conditions d’insécurité, ce qui empêche l’exercice du pouvoir de l’Etat congolais sur cette région et permet le maintien des filières illégales et militarisées d’exploitation des ressources naturelles minières notamment. L’exploitation des ressources minières de la RDC aurait joué un rôle primordial dans l’essor économique du Rwanda.

La RDC détient un sous-sols qui place le pays parmi les plus riches du monde. Régulièrement, les organisations non gouvernementales et même l’ONU, dénoncent le trafic illégal de ces ressources du Congo vers des pays voisins, notamment le Rwanda et l’Ouganda. Dans un rapport rendu public en décembre 2020, le groupe d’experts de l’ONU avait indiqué que des réseaux criminels ont été impliqués dans le trafic de l’étain, du coltan et du tungstène provenant de sites miniers sous occupation de groupes armés.
Mais bien avant ce constat, le congrès américain avait passé au milieu de l’année 2020, une décision, exigeant des grandes entreprises de technologie basées aux USA de déclarer l’origine de leurs minerais.
Les américains portaient de fort soupçons sur l’origine de ces minerais. Il s’agissait de mettre en place un système de traçabilité pour s’assurer que ces entreprises n’achètent pas de minerais qui financent l’activisme des groupes armés, aussi appelées les minerais de sang. Des citoyens congolais et des chercheurs soupçonnent en effet le Rwanda d’encourager l’instabilité dans cette zone géographique pour affaiblir la capacité du gouvernement congolais à y contrôler le trafic des ressources naturelles. Le Rwanda a toujours rejeté ces accusations.

Il faut à tout prix creuser le fond sur cette question de terre pour laquelle Paul Kagame au delà de tout soupçon confirme ses ambitions de conquérir quelques territoires congolais. Le danger reste permanent et il faut développer un système de défense très poussé. Face à cette réalité, la RDC devra renforcer son autorité dans ce coin à travers une armée solide pour assurer l’intégrité du territoire national. Face aux visées expansionnistes du Rwanda, le Président congolais Félix Tshisekedi a réussi à réveiller le patriotisme des Congolais.
Le Thot